Religion laïcité
Le débat sur le déclin ou le retour de la religion est central mais souvent mal posé. Faute de mise à distance, peu de domaines de l'existence humaine et des pratiques sociales donnent lieu à autant de simplifications et de malentendus que la religion.
Est-ce la religion en tant que telle qui décline ou qui opère un retour en force ? Est-ce le religieux ? Serait-ce le sacré ? Controverses actuelles sur la pertinence ou le caractère périmé des exigences laïques en offrent la démonstration éclatantes.
[...] Si la laïcité se désigne effectivement un adversaire (le cléricalisme = prétention d'une croyance à régir le champ de la vie pub et à assurer une prédominance sur d'autres croyances), cet adversaire n'est ni la religion en tant que telle, ni une religion en particulier. déf de la laïcité : instauration d'une séparation entre les Eglises et l'E. Mais cette déf est trop réductrice, il est préférable de privilégier une déf plus large : - avec un versant négatif : ppe de sép que symbolise la loi de 1905 en France. [...]
[...] Etymologie montre cette double conception : - latin religio : les chrétiens insistent sur le sens relier et lier qui expriment l'idée de (ra)attachement à la divinité. - Cicéron quant à lui (106-43) attribue le sens de recueillir, recollecter Evolution sémantique du terme liée à l'exp du sacré : d'abord un ensemble de pratiques et d'obl morales puis à partir du Haut MA, l'appareil des croyances, des dogmes et des rites, le distinguant ainsi des autres pratiques sociales. Cette première évo sémantique est le signe d'une première différenciation, essentielle en Occident entre le domaine du sacré et la socialité en selon unschéma inconnu des stés archaïques. [...]
[...] Toutefois, on n'exclut pas que la politique au sens où l'entend la modernité, ne trouve pas ds des représentations et des concepts théologiques nombre de ses sources. Max Weber, Carl Schmitt (1888-19832) put chercher ds le catholicisme ce que l'on peut appeler l'esprit du politique (Théologie politique, première version en 1922 et seconde version en 1969). La première version met en lumière les sources théologiques des philosophies de l'Histoire et invite à ne pas méconnaître la permanence du théologique ds les représentations politiques modernes, notamt de la souvté et de l'E. [...]
[...] Mais ds l'hist, la question de la prétention de l'Eglise à ex une autorité pol se pose malgré tt. Auj la privatisation du sentiment religieux, cad le cantonnement de la question religieuse ds la sphère privée, parait en elle-même résoudre la difficulté liée à l'existence d'une autorité temporelle cad politique, potentielle à côté de celle qu'exerce l'E. Pour Rousseau, les dogmes de la Religion à laquelle le citoyen adhère n'intéressent ni l'Etat ni ses membres qu'autant que ces dogmes se rapportent à la morale, et aux devoirs que celui qui la professe est tenu de remplir avec autrui. [...]
[...] La laïcité implique une privatisation du religieux dont la sté moderne occidentale porte la marque. Pour G. COQ Laïcité et république, un lien nécessaire : L'idée de sép renvoie à bcp plus que la sép des Eglises et de l'E : elle désigne un lent processus au cours duquel l'humanité passe d'un stade où la sté ds son ensemble repose sur le sacré, où les dieux st le fondement de l'ordre social, à un stade où la sté a conquis son autonomie par rapport à la religion Ce processus de rationalisation porte le nom de désenchantement du monde chez Weber et Gauchet. [...]
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