L'île est pour Robinson de plus en plus humanisée, alors que Robinson est de plus en plus déshumanisé: il lui arrive de travailler sans vraiment croire à ce qu'il fait, et, lorsque l'humanité aura perdu tout intérêt pour Robinson, l'ile perdra son seul habitant.
Au fur et à mesure que Robinson part dans des réflexions philosophiques, l'île se dédouble : la première, administrée, place de ses récoltes et de son travail, cède sa place à la seconde, plus spirituelle et humaine.
Pour Robinson, la présence d'autrui n'est pas indispensable, et il peut s'en passer en construisant plus que la société aurait put construire pour lui.
[...] Lors de sa période tellurique il croit que Dieu lui parle directement. Importance de la parole : Robinson sait que la parole est la chose qui le rapproche le plus de la civilisation. Perdre sa capacité de parole, ce serait perdre son humanité. Il entretient donc au début du livre un dialogue avec l'île, à travers ses gestes et ses actes, son seul interlocuteur. Dès qu'il à une pensée, il la dit a voix haute, et inscrit même l'obligation de faire ceci dans sa Charte. [...]
[...] Cela permet a Vendredi de se débarrasser des mauvais souvenirs de quand il était esclave, et à Robinson de se débarrasser de ses remords de gouverneur Robinson semble plus heureux de vivre de cette manière, il attend impatiemment le lever du soleil pour découvrir les nouveautés que Vendredi lui montrera. Le crâne d'Andoar, le bouc tué par Vendredi, est utilisé pour fabriquer un instrument de musique élémentaire, dont la musique envoute néanmoins Robinson. Le moi : Robinson découvre que la présence d'autrui est une cause grave de confusion et d'obscurité dans la connaissance et dans le connu. Le fait de voir quelque chose, à la lumière d'une chandelle par exemple, ne change rien à leur existence. [...]
[...] Après l'explosion de la grotte, Robinson ne se coiffe plus, ne se rase plus le crâne. Il se met au soleil pour la première fois sans protection, ce qui achève sa transformation physique. Importance du temps : en arrivant sur l'ile, Robinson ne tient pas compte du temps, il ne sait donc pas exactement combien de temps il à passé sur l'ile. Il se réfugie souvent dans son passé (philosophie de Robinson : seul le passé à une existence et une valeur notable, le présent sert uniquement à fabriquer le passé) : souvenirs du cabinet de son père, de son rêve de devenir boulanger, d'une église, Robinson essaie de lutter contre le temps, l'emprisonner : en restaurant son calendrier, il reprend possession de lui- même, et la création de son clepsydre est pour lui la source d'un immense réconfort (le temps est régularisé). [...]
[...] Dieu n'existe que par consentement universel : c'est pour Robinson la plus bête des preuves. Ce qui est à l'extérieur existe. Ce qui est à l'intérieur n'existe pas. Les pensées, les rêveries n'existent pas. Robinson est, par consentement universel, mort : tout ceux qu'il connaît le croit mort. Il se sent à demi-mort, et découvre un lien étroit entre le sexe et la mort. Pour Robinson, le sommeil est l'état le plus proche de la mort, une répétition générale de la mort. [...]
[...] Il distingue deux connaissance : par autrui et par soi-même. Pour véritablement connaître quelque chose, il faut le voir par soi-même. Le moi, quand il n'est pas rapporté à autrui, n'existe que de façon intermittente et rare. Dans l'état primaire de la connaissance, la connaissance que nous avons d'un objet est cet objet-même. Robinson existe à travers Speranza, il est Speranza, il n'a conscience de lui-même qu'a travers Speranza. La lumière devient œil, elle n'est qu'excitation de la rétine. L'odeur devient narine, le bruit tympan : l'île se résorbe dans l'âme de Robinson. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture