Entre le VIIIe au XIVe siècle, le monde arabo-musulman est à son apogée. Notamment sur le plan intellectuel. Les connaissances scientifiques universelles, au point mort en Europe aux prises avec les invasions barbares, reprennent leur essor au Moyen-Orient. D'abord à Damas sous les derniers Omeyades, puis à Bagdad sous les premiers Abassides, lignée de califats enrichie par l'apport des régions voisines (dont l'ancienne Perse) qui stimuleront la science arabo-musulmane via la traduction et la lecture critique des œuvres de l'Antiquité.
[...] Au moment où émergeait la philosophie des Lumières en Europe, la raison arabe s'éloignait inexorablement. Les éléments défavorables n'ont en effet cessé de plonger la région vers la crise économique, politique et sociale, excluant indéfiniment l'émergence d'une idée de progrès. Résultats qui sont toujours d'actualité à notre époque via le système de production féodale arabe. Ce penseur qui suivait la voie rationaliste en pleine crise généralisée, évoluant dans un contexte de décadence et de conformisme sonnant le glas de la civilisation arabo-musulmane, se trouve être à la base de la théorie de la répartition des pouvoirs, séparation des prérogatives à gouverner dans l'esprit des lois via la laïcisation des rapports sociaux. [...]
[...] La rationalité médiévale arabe au service du progrès européen Entre le VIIIe au XIVe siècle, le monde arabo-musulman est à son apogée. Notamment sur le plan intellectuel. Les connaissances scientifiques universelles, au point mort en Europe aux prises avec les invasions barbares, reprennent leur essor au Moyen-Orient. D'abord à Damas sous les derniers Omeyades, puis à Bagdad sous les premiers Abassides, lignée de califat enrichi par l'apport des régions voisines (dont l'ancienne Perse) qui stimuleront la science arabo-musulmane via la traduction et la lecture critique des œuvres de l'Antiquité. [...]
[...] Pour leur part, les savants arabes allés approfondir leurs connaissances en Inde, ramenaient d'autres symboles de numérotation (les "chiffres indiens") toujours utilisés actuellement au Moyen-Orient, tandis que l'Europe s'est définitivement approprié les symboles créés par les Arabes. C'est le maniement des chiffres arabes et de son zéro qui a initialement rendu possible les progrès ultérieurs dans cette branche. En mathématiques l'héritage antique préservé et développé permettait l'essor de l'algèbre jabr", qui signifie "restauration"). On notera aussi, entre autres innombrables savants de cette région, les travaux en Optique d'ibn Al Hayssam et les impressionnants travaux en sciences médicales d'Avicenne (ibn Sina). [...]
[...] L'un des penseurs actuellement les plus étudiés en Occident est ibn Khaldoun, sociologue arabe du XIVe siècle, en début du déclin arabo- musulman. il avait saisi les prémisses du déclin arabe, à travers un processus en boucle (Fig. lancé au Xième siècle : gaspillage des moyens collectifs par une caste de favorisés mécontentement face à la crise et mouvements de masse répression impitoyable, restrictions des libertés diminution de la productivité économique accroissement de la crise nouveaux mouvements de foule moins massive, etc. [...]
[...] Le mérite des philosophes soumis au conformisme religieux est conséquent , tant cette période était dangereuse (certes moins qu'en Europe, où réprimait l'Inquisition) pour ceux qui réfutaient les excès de la doctrine religieuse. Leurs propos constituent une somme incalculable de réflexions, bien exploitées en Europe. À tel point qu'en Occident ils représentent toujours un élément porteur de progrès. S'insufflant ainsi des civilisations antiques, les Arabes sont donc eux- mêmes parvenus à aménager des théories pertinentes, par la suite enseignées dans les universités européennes. Le monde arabe quant à lui, pourtant à la base de nombreuses théories, fut incapable de valoriser ses propres acquis avant sa phase de décadence. [...]
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