Poser la question du fondement de la valeur de l'individu revient à postuler que l'individu a une valeur propre, qui va s'imposer d'elle même. Il va donc falloir déterminer en quoi la valeur de l'individu va s'imposer à moi.
La question est d'autant plus délicate que la valeur de l'individu peut dépendre de la qualification choisie : la valeur économique de l'homme au sens marxiste ne sera pas la même que sa valeur au sens de statut juridique (protection de son existence), voire d'une valeur religieuse (en particulier depuis la Réforme) de l'individu.
Cependant, parler de la valeur de l'individu s'est manifestée en termes de pouvoir, de potentiel, et de liberté d'agir.
De manière générale, on constate aujourd'hui une crise des valeurs démocratiques, des valeurs traditionnelles de l'homme (au sens possessif) au profit d'une montée en puissance de l'individu comme valeur.
Est-ce à dire que l'individu a perdu toute valeur à laquelle il pouvait se référer, en se valorisant lui-même ? Ramener les valeurs à l'aune de celle de l'individu, n'est-ce pas verser dans un subjectivisme qui détruit l'appréciation même de valeur ?...
[...] Apathie politique, corps social désaffecté : fin des convictions, fin du militant (J. Ion), liens sociaux associatifs multiples selon une logique utilitariste, de service du rôle associatif conçu par Tocqueville) (Ex : Rosanvallon proposait aux syndicats un rôle de syndicalisme de service) Une destruction de la culture au sens authentique du terme : On passe selon certains de la culture à la barbarie : l'individu et son bon plaisir apparaissent comme l'ultime instance où s'enracine la culture d'une société démocratique. [...]
[...] Ramener les valeurs à l'aune de celle de l'individu, n'est-ce pas verser dans un subjectivisme qui détruit l'appréciation même de valeur ? Le dilemme fondamental de l'individualisme apparaît alors : L'individu en tant que valeur s'est peu à peu affirmé au détriment de valeurs plus traditionnelles : L'individualisme démocratique a hissé l'individu au rang de valeur suprême L'individualisme, une notion historiquement et politiquement située : Individualisme : théorie ou tendance qui considère l'individu comme la suprême valeur dans le domaine économique, politique et moral, et qui fait de l'individu le fondement des valeurs morales. [...]
[...] Or cela est possible, car: La consécration de l'individu comme valeur conserve un idéal moral : 1. La culture d'authenticité garantit l'individualisme contre les excès du subjectivisme : Un idéal moral puissant existe encore au sein de la culture actuelle. Cet idéal se profile derrière la recherche de l'épanouissement de soi qui est un idéal de véracité à soi-même. Certains (comme Bloom) ont pu noter que la morale de la survie en termes de reconnaissance professionnelle et sociale se manifestant par l'envie plus que par le respect, a pris la place de l'échelle des valeurs que l'on admirait (Des vertus comme l'honneur, le mépris de la mort qui exprimaient directement la priorité de l'ensemble collectif sur l'agent individuel paraissent s'être éteintes). [...]
[...] Le sujet comme visée de l'individu (A. Renaut) : = Sauvegarder la valeur de l'individu sans compromettre ses valeurs revient à déterminer somment concilier la sacralisation de l'individu avec le besoin de normes collectives. Deux axes de recherche : 1. L'autonomie doit être préférée à l'indépendance : Lire :Renaut : l'exaltation individualiste du pcpe d'indépendance comme valeur ne redonne pas, en raison des effets pervers dont elle est virtuellement porteuse, tout son sens et toute sa valeur à l'exigence humaniste (l'humanisme étant la théorie ou doctrine qui prend pour fin la personne humaine et son épanouissement et qui met l'homme et les valeurs humaines au-dessus des autres valeurs.) d'autonomie que traduit à sa manière l'idée de sujet [il faut en effet faire la différence entre la valeur individualiste de l'indépendance et la valeur humaniste de l'autonomie]. [...]
[...] Ainsi, le danger de l'atomisation et de l'émergence d'un Etat tutélaire pourrait être atténué par les associations( initiatives locales et régionales = démocratie du contact, de la proximité( ceci est d'ailleurs à rattacher à l'autogestion [qui consiste à rendre l'individu politiquement autonome en lui permettant de mobiliser les sources d'information suffisante]. Conclusion : La montée de l'individualisme ne peut se fonder que sur des bases morales qui lui permettent de coexister avec les valeurs traditionnelles, bien que ces dernières semblent aujourd'hui en crise. Insister sur l'autonomie plus que sur la liberté sans entrave paraît être un impératif essentiel. [...]
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