En introduisant l'idée d'une relation inter - et intra - spécifique, la théorie de l'évolution opère une révolution du sujet - à l'instar de la révolution copernicienne - puisqu'elle détrône l'Homme de ce statut et réfute l'idée d'une création ex nihilo, telle que la présente La Genèse. Ainsi, l'analyse historique du rapport entre science et religion fait apparaître le problème des critères épistémologiques et axiologiques d'une telle théorie. Elle dévoile également une attitude par rapport au pouvoir, particulièrement aux Etats-Unis, qui a ponctué les 19ème et 20ème siècles, une forme de « lutte pour la domination » politique ayant un impact sur la société. Le dogme biblique et la théorie de l'évolution eurent à subir l'épreuve du fait - gage de validité dans la méthode expérimentale - et n'ont cessé de s'affronter sur le terrain de l'interprétation
[...] Les fondamentalistes vont ainsi s'employer à établir que l'évolution n'est pas un fait mais seulement une théorie. comme en témoigne l'argument d'un procès en Arkansas au début des années 1980. Dans la deuxième moitié du 20ème siècle, la religion cherche ainsi à se faire science et la science, dans le cadre de la théorie de l'évolution et suite à certaines dérives, à se faire parfois religion. De surcroît la question des faits et des valeurs, resurgit au centre du rapport entre science et religion. [...]
[...] Ainsi, l'analyse historique du rapport entre science et religion fait apparaître le problème des critères épistémologiques et axiologiques d'une telle théorie. Elle dévoile également une attitude par rapport au pouvoir, particulièrement aux Etats- Unis, qui a ponctué les 19ème et 20ème siècles, une forme de lutte pour la domination politique ayant un impact sur la société. Le dogme biblique et la théorie de l'évolution eurent à subir l'épreuve du fait - gage de validité dans la méthode expérimentale - et n'ont cessé de s'affronter sur le terrain de l'interprétation. [...]
[...] Lecourt1, entre l'évangélisme américain et la science semble définitivement terminée. Grâce aux grandes découvertes du début du siècle, le darwinisme évolue vers un néo-darwinisme plus assuré. En 1883, le biologiste allemand Weismann réfute la théorie de l'hérédité de l'acquis. Cette idée est complétée par la découverte de l'acide désoxyribonucléique (ADN) qui transmet le patrimoine héréditaire d'une génération à l'autre. La redécouverte des lois de Mendel - du nom du botaniste et religieux autrichien - selon lesquelles les facteurs héréditaires se combinent à chaque génération selon le probabilisme de lois statistiques, fonde la génétique - alliée de taille du néo -darwinisme dans son conflit avec le fondamentalisme religieux. [...]
[...] Mais le début du pontificat de Pie XI étouffe cette attitude. Ce dernier formule le projet d'une science catholique et la définit ainsi dans une déclaration du 18 mars 1923 : La vraie science qui s'incline devant l'autel, devant le Dieu de la sagesse et ne cherche pas autre chose que recueillir, de tout le créé, réel ou idéal, naturel ou surnaturel, l'harmonie magnifique et continuelle que Dieu lui- même, en notes mystérieuses, y a cachée, afin de constituer le cantique de la vérité, le cantique de la foi, le cantique au Dieu des sciences, au Dieu créateur, révélateur et sauveur. [...]
[...] L'histoire même de Charles Darwin témoigne d'une volonté de limiter la religion à la sphère de la conscience morale privée. Darwin fait reposer sa théorie de l'évolution sur l'idée de sélection naturelle, présentant une lutte inter - et intra-spécifique engendrant une survivance du plus apte, et affirme clairement l'origine animale de l'Homme. Il ne cessa d'amasser des preuves concrètes en faveur de cette idée. Le succès de sa théorie et l'hostilité qu'elle engendra reposent sur le rapport de Darwin et de sa théorie à la religion. [...]
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