Quatre causes, Aristote, question du pourquoi, cause matérielle, cause formelle, cause efficient, cause finale
Aristote nommait aïtion (« responsable ») une entité qui détermine ce qu'une autre est, qui la fait changer ou la fait exister. Ce terme a ensuite été traduit en latin par causa, dont dérive notre mot cause. Ce concept est associé à la notion de production, et répond pour Aristote à la question « pourquoi » : « nous ne croyons connaître rien avant d'en avoir saisi chaque fois le pourquoi ».
[...] Les quatre causes selon Aristote Aristote nommait aïtion responsable une entité qui détermine ce qu'une autre est, qui la fait changer ou la fait exister. Ce terme a ensuite été traduit en latin par causa, dont dérive notre mot cause. Ce concept est associé à la notion de production, et répond pour Aristote à la question pourquoi : nous ne croyons connaître rien avant d'en avoir saisi chaque fois le pourquoi Dans la théorie d'Aristote, qui dominera la réflexion occidentale pendant près de deux mille ans, on distingue quatre sortes de cause : Les quatre causes selon Aristote 1. [...]
[...] C'est à partir de cette époque que la notion de cause formelle est apparue moins attractive. Par exemple, Galilée et Képler ne se réfèrent à la notion de cause formelle que pour évoquer une certaine régularité mathématique dans les phénomènes observés. La notion de cause efficiente, intuitivement liée aux interactions mécaniques, sensibles, perceptibles est apparue à cette époque beaucoup plus attractive, de nombreux savants ont tenté de décrire l'ensemble des phénomènes à des interactions entre objets physiques. Ainsi, René Descartes propose d'expliquer le poids d'un corps comme résultant de l'impact sur la surface supérieure de ce corps de particules de l'éther ambiant. [...]
[...] La cause efficiente, se sont les ouvriers qui ont bâti la maison. La cause finale, c'est le but que poursuivait les bâtisseurs de la maison (gagner de l'argent, par exemple). Cet exemple met en jeu une cause efficiente basée sur des agents humains, donc douée d'intention, ce qui explique pour nous la possibilité d'envisager une cause finale. Qu'en est-il lorsque les agents sont inanimés (corps solides, ) ? Pour Aristote, ce problème n'existe pas : dans sa philosophie, tout changement est orienté vers une fin, car le cosmos entier est un ordre, une harmonie. [...]
[...] C'est au XIXe siècle que les changements initiés en mécanique se répandent dans les autres domaines : la notion de cause efficiente par interaction matérielle est peu à peu abandonnée au profit de la mise en évidence de formes appropriées (les lois) et de la dérivation de leurs conséquences. Couplée aux développements des mathématiques et à la mathématisation de la physique et de la mécanique,l'explication s'est alors tournée vers l'élaboration d'équations différentielles. La notion de cause dans les sciences empiriques a subi une révolution à partir du XXe siècle, au cours duquel l'évolution des théories physiques a changé en profondeur les concepts de force, de champs, de matière Dans sa version actuellement maniée par la plupart des scientifiques, l'explication causale est structurellement proche de l'explication aristotélicienne tout en en étant radicalement différente dans son contenu : la cause finale est rejettée car anthtopomorphique au profit d'une nécessité aveugle compatible avec la notion de déterminisme ; la cause formelle et la cause matérielle ont été abandonnées car elles correspondent plus à la définition acceptée d'une cause. [...]
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