Les principes moraux sont manifestement essentiels pour maintenir la société: on ne peut supporter la vie en société que si on peut compter sur les autres pour ne pas nous faire certaines choses même si c'était dans leur intérêt. D'autre part, un principe est une règle censée avoir une autorité suprême : avoir des principes, c'est être résolu à ne jamais s'écarter d'une certaine ligne de conduite, sous aucun prétexte, c'est être intransigeant. Une exception est lorsqu'un principe n'est plus censé s'appliquer, rencontre une situation où il peut être suspendu.
[...] A différencier d'une violation qui consiste à agir contre un principe censé être en vigueur. Les principes moraux semblent-ils avoir des exceptions ? Oui : il arrive régulièrement qu'il paraisse pire de suivre un principe que de le suspendre. Quand on peut abattre un forcené qui canarde les gens dans la rue, il serait absurde et immoral de ne pas le faire. Manifestement, ce cas représente une exception valable à l'interdiction de tuer. Il y a des cas plus modérés où il ne serait pas immoral de contredire le principe (euthanasie volontaire). [...]
[...] Il ne suffit donc pas de connaître les principes (dans leur forme brève) pour savoir ce qu'il faut faire au cas par cas Plan La nature des principes moraux et l'existence d'exceptions apparentes (Analyse de la notion de principe moral, examen de situations semblant appeler des exceptions : raison de l'existence d'exceptions : la généralité des principes ) (Questions Comment décide-t-on des exceptions ? (Le problème : faire exception à un principe, cela exige une justification solide. Comment justifie-t-on une exception ? [...]
[...] Pourquoi les principes ne suffisent-ils pas à trancher les questions morales ? C'est manifestement parce que les principes sont des règles absolument générales, qui s'intéressent uniquement au type d'acte envisagé (meurtre, vol, etc.) et pas du tout aux circonstances particulières de l'acte. Dans l'exemple du forcené, il n'y a qu'en prenant en compte tout le contexte (le fait que l'individu se livre à un massacre de masse) qu'on peut percevoir l'inadéquation du principe ne faut pas tuer». Si je me contentais de considérer cet acte comme consistant à tuer un homme Je conclurais que c'est mal, mais je négligerais alors des facteurs très importants, et mon jugement serait faussé. [...]
[...] Peut-être faut-il alors abandonner carrément les principes moraux et l'idée que la morale est un ensemble de principes. Mais on se voit mal abandonner l'idée qu'il est mal de tuer et de voler ! Quelles solutions a-t-on alors ? La première est de n'accepter aucune exception Si ça ne marche pas avec les principes courants, cela veut dire qu'ils ne sont pas corrects et il faut trouver au moins un principe absolument infaillible. Un exemple en est donné par Kant qui réduit la morale à un principe fondamental: il ne faut jamais traiter autrui simplement comme un moyen. [...]
[...] 1er point : une exception valable doit être une exception morale: la seule raison valable de suspendre un principe doit être une raison morale (par exemple ne pas avoir envie de faire ce que j'ai promis n'est pas une raison valable de manquer à ma promesse). Mais y a-t-il des raisons morales qui ne soient pas des principes ? La morale ne consiste-t-elle pas tout entière en des principes ? Peut-être y a-t-il parmi les principes moraux une hiérarchie. Peut-être l'interdiction de tuer est-elle toujours plus forte que l'interdiction de mentir ou celle de voler. Il faut aussi examiner des exemples comme celui du forcené, et se demander quelle raison justifie qu'on s'autorise à le tuer. [...]
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