La fondation du politique : les théories de la Gréce antique et leur réception moderne

Résumé du document

Le Politique est une notion qui précède la politique. Il s'agit de l'ensemble des structures sociales, des concepts et des principes qui organisent la vie de la Cité, d'un Etat. C'est ce qui fonde un système de gouvernement et les pouvoirs qui en découlent. Le politique est basé sur l'idée d'une identité collective, d'une « cohérence de l'ensemble » (Marcel Gauchet).
Le Politique existe à partir de l'instant où des hommes décident d'agir en fonction de la notion de « bien commun » et non plus de leurs intérêts particuliers : c'est l'instauration d'un système collectif auquel ils décident d'appartenir.
Quels sont les origines du Politique, et qu'en reste-t-il dans les sociétés contemporaines ?

I. Naissance du Politique dans la Grèce antique

a) Première réforme : celle de Clisthène

A l'ère de la Grèce archaïque, la démocratie n'existait pas encore à Athènes : la Cité était divisée en 4 tribus. A cette époque, les relations aristocratiques régissaient la société et l'hybris régnait sur les riches (tendant vers la tyrannie) comme sur les pauvres (risque de guerres civiles).
Vers 500 avant JC, Clisthène instaure 10 tribus : chacune d'entre elles était composée de 3 groupes et chaque groupe comprenait un petit nombre de villages (des « dèmes »). Ces tribus pouvaient se trouver soi en bord de mer, soi à la campagne, soi en agglomération (villes). L'une après l'autre, ces tribus se partageaient l'administration pendant un dixième de l'année, et étaient appelées, pendant cette période, des « prytanes ».

[..] Réforme d'Ephialtès : En 462 avt JC, mise en scène du vote par Eschyle : représentation de la tragédie des Atrides, cette famille maudite (Agamemnon, Clytemnestre et Oreste), dans une série de trois pièces appelée L'Orestie. Pour mettre fin à cette malédiction (enchainement de crimes), Eschyle imagine Oreste face à un tribunal, appelé l'aréopage (= assemblée des gens sages). Réduction du pouvoir de l'aréopage : il ne détient plus que le judiciaire (plus le politique) (...)

Extraits

[...] A cette époque, les relations aristocratiques régissaient la société et l'hybris régnait sur les riches (tendant vers la tyrannie) comme sur les pauvres (risque de guerres civiles). Vers 500 avant JC, Clisthène instaure 10 tribus : chacune d'entre elles était composée de 3 groupes et chaque groupe comprenait un petit nombre de villages (des dèmes Ces tribus pouvaient se trouver soi en bord de mer, soi à la campagne, soi en agglomération (villes). L'une après l'autre, ces tribus se partageaient l'administration pendant un dixième de l'année, et étaient appelées, pendant cette période, des prytanes Formation des prémices d'une identité collective, regroupement autour du concept de société. [...]

[...] La fondation du Politique : les théories de la Grèce antique et leur réception moderne Le Politique est une notion qui précède la politique. Il s'agit de l'ensemble des structures sociales, des concepts et des principes qui organisent la vie de la Cité, d'un Etat. C'est ce qui fonde un système de gouvernement et les pouvoirs qui en découlent. Le politique est basé sur l'idée d'une identité collective, d'une cohérence de l'ensemble (Marcel Gauchet). Le Politique existe à partir de l'instant où des hommes décident d'agir en fonction de la notion de bien commun et non plus de leurs intérêts particuliers : c'est l'instauration d'un système collectif auquel ils décident d'appartenir. [...]

[...] Il combat une conception du monde dans laquelle l'homme serait impuissant face à la marche de l'histoire et soutient au contraire que les idées influencent le monde et l'histoire, et que l'homme, en particulier les philosophes, ont une importante responsabilité. Popper rejette sans appel la démocratie directe (et plus tard le scrutin proportionnel), car le peuple est responsable devant lui-même, ce qui est une contradiction : le peuple ne peut se destituer lui-même. C'est pourquoi la préférence de Popper va à la démocratie représentative. [...]

[...] Christian Meier : recherche des origines du Politique (20ème siècle) Cet historien allemand travaille à partir de la théorie de Carl Shmitt pour la corriger. Dans son ouvrage, L'invention du Politique, il redéfinit les étapes de la création du Politique et relit directement cette notion à ce qu'il appelle l'identité civique Selon Meier, c'est dans la Grèce antique qu'a été créée la catégorie du Politique. Pour lui, la civilisation de la Grèce antique se différencie des autres de par cette notion, car elle s'installa au centre de leur civilisation, ne fut pas confiné dans des espaces particuliers ni assujetti à la société et au temps, il ne marqua pas seulement un commencement nouveau, il fraya une voie particulière unique Il rattache le Politique à l'action du citoyen. [...]

[...] Expression théâtrale du processus de la décision majoritaire. A cette période, Périclès renforce le sentiment d'appartenance à une Cité de par l'instauration de nouvelles règles : il offre le droit aux classes inférieures d'intégrer le système politique (ce qui était précédemment interdit), et, à contrario, réduit les possibilités de devenir citoyen athénien en limitant cet honneur aux personnes ayant une filiation athénienne de ses deux ascendances (alors qu'il suffisait jusqu'alors d'avoir celle du père). De même, il établit la misthophorie dans la démocratie athénienne (le fait de rémunérer les citoyens pour leur permettre de participer à la vie publique ceux qui n'avaient pas le temps car étaient trop pauvre peuvent maintenant contribuer à la vie de la Cité car c'est un travail rémunéré, il n'y perde pas) volonté d'une cohésion autour de la vie sociale, renforcement du sentiment d'appartenance à la Cité, grâce au droit à la parole pour tous et à cette naissance de l'amitié civique (Meier). [...]