Le Politique de Platon (présentation et traduction de L. Brisson et JF. Pradeau, édition GF, 2003), fiche de 3 pages
Question première : devons-nous placer l'homme politique parmi ceux qui possèdent une science ? (q° posée par l'Étranger à Socrate le Jeune, lequel répond par l'affirmative). De là autre question : quel genre de science ? l'Étranger procède à une division des sciences selon un découpage autre que celui effectué dans le Sophiste.
[...] Les dieux lui firent don des arts, du feu, etc. et il apprit à se diriger lui-même. La définition du roi et du politique comme pastorat des hommes s'applique plus au dieu qui avait la charge des hommes dans les temps mythiques et les pourvoyait en tout. Et définir le politique comme l'homme qui dirige la cité est aussi une erreur, puisque c'est une réponse incomplète qui ne précise pas la nature de son gvt. De plus, l'image du pasteur est erronée, puisque l'homme politique est semblable à ceux qu'il dirige, alors que le pasteur possède une supériorité sur son troupeau, à l'instar du dieu. [...]
[...] De là un droit de désobéissance par la contrainte, quand l'action vise le meilleur, le plus juste. Ainsi pour l'homme politique, sa science fait office de loi, il exerce son autorité en faisant ce qui est le meilleur pour la cité. Autre problème soulevé par les lois écrites : en appliquant strictement ces lois, une assemblée tirée au sort peut exercer l'autorité politique, mais le fera-t-elle dans un sens juste ? car celui qui peut prétendre à une meilleur exercice de l'autorité peut se voir traduit en justice et condamné pour ne pas respecter les lois écrites (Platon fait cette description avec en référence le procède de Socrate, mais les propos sont dans la bouche d'un étranger . [...]
[...] La technique de pastorat d'un troupeau humain est donc à diviser entre le pastorat divin et le soigneur humain. Il faut ensuite distinguer ce qui est obtenu par la force et ce qui l'est de plein gré (on évite ainsi la confusion entre le roi et le tyran) en science tyrannique et en science politique. Pour préciser le portrait que l'on tente de dresser du politique, on a maintenant recours au paradigme, et plus précisément celui du tissage de la laine ou technique vestimentaire définie par la même méthode de division des techniques de fabrications de ce qui sert à nous protéger. [...]
[...] cette science s'apparente en effet à la politique par la variété de ses techniques et sa faculté de s'adapter à son public. Cependant la rhétorique est au service du politique ! car la politique est aussi dans la prise de décisions, par exemple, dans le cas de la guerre, la politique fait autorité sur l'art militaire. La science politique ne peut être astreinte à des tâches pratiques, mais elle a autorité que les sciences pratiques. On peut maintenant revenir au paradigme du tissage pour définir plus précisément la politique. [...]
[...] Il faut donc distinguer l'homme politique de ses rivaux, et entreprendre une nouvelle définition. L'Étranger prend pour point de départ le corpus mythique : la querelle d'Atrée et Thyeste, le règne de Kronos, la naissance des premiers hommes surgis de la terre. Tout cela résulte d'un même état : l'univers est un être vivant, tantôt accompagné par le dieu dans sa révolution, tantôt abandonné par ce dernier, et alors il se met à tourner dans l'autre sens, disposition innée des réalités corporelles, qui ne peuvent conserver toujours la même manière d'être. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture