Sujet de l'action et sujet de la volonté : subjectivité et autonomie chez Kant

Résumé du document

- Objectifs du cours : examiner les implications pratiques et morales de la conception moderne du sujet comme sujet de l'action et de la volonté. En particulier, on s'appuiera sur les textes de Kant pour : a) établir une distinction entre deux dimensions du sujet, comme sujet sensible et comme sujet intelligible, b) approfondir les notions de personne et de liberté ; c) montrer que le sujet moderne devient un sujet moral et libre, un sujet qui a des obligations mais également des droits, un être qui est une fin en soi, qui a une valeur absolue, qui mérite le respect.

- Présentation de la philosophie transcendantale de Kant et de l'intérêt de la notion de sujet dans cette philosophie.

- La distinction entre sujet sensible et intelligible dans la Troisième antinomie kantienne
Cf. la section de la Critique de la Raison pure intitulée "Dialectique transcendantale", où Kant s'intéresse aux problèmes classiques de la métaphysique qu'il présente comme un ensemble de problèmes insolubles, dans lesquels la raison se met en conflit avec elle-même. On s'intéressera en particulier à la question métaphysique de la liberté du sujet. La question de savoir si le sujet est libre ou déterminé fait ainsi l'objet d'une antinomie de la raison pure : la raison peut prouver d'une façon irréfutable que le sujet est libre (thèse), mais elle peut prouver de façon non moins irréfutable qu'il est toujours déterminé par une cause extérieure (antithèse). Kant exprime cette antinomie sous la forme d'un tableau où il met en regard les deux démonstrations rivales de la thèse volontariste d'une part et de l'antithèse déterministe d'autre part. (...)

Extraits

[...] Elle maintient l'idée d'une dimension réflexive de la subjectivité, mais elle met cette dimension au service d'une réflexion sur l'autonomie de la volonté, ce qui donne à cette réflexivité une signification pratique ou morale. [...]

[...] Sujet de l'action et sujet de la volonté : Subjectivité et autonomie chez Kant Objectifs du cours : examiner les implications pratiques et morales de la conception moderne du sujet comme sujet de l'action et de la volonté. En particulier, on s'appuiera sur les textes de Kant pour : établir une distinction entre deux dimensions du sujet, comme sujet sensible et comme sujet intelligible, approfondir les notions de personne et de liberté ; montrer que le sujet moderne devient un sujet moral et libre, un sujet qui a des obligations mais également des droits, un être qui est une fin en soi, qui a une valeur absolue, qui mérite le respect. [...]

[...] Présenter l'autonomie de la volonté comme le principe suprême de la liberté et de la moralité, c'est donc dire sous une autre forme que le sujet intelligible doit commander au sujet sous son aspect sensible. Cette conception du devoir et de la moralité donne une dimension nouvelle à la question de la réflexivité dont on a vu qu'elle était au cœur de la conception moderne de la subjectivité. Ici, cette réflexivité propre au sujet consiste en ceci que le sujet obéisse à la loi qu'il s'est fixée à lui-même. [...]

[...] Dans cette antinomie, la thèse porte sur le sujet intelligible qui, échappe au principe de causalité à l'œuvre dans les phénomènes. L'antithèse porte au contraire sur le sujet compris comme sujet empirique qui est quant à lui soumis aux lois de la nature et ne peut commencer une action sans y avoir été incité par une cause antérieure. Puisque la thèse et l'antithèse ne portent pas sur le même aspect du sujet, alors elles peuvent parfaitement être vraies l'une et l'autre sans se contredire. [...]

[...] la Critique de la Raison pratique Examen critique de l'Analytique : affirmer que le sujet sous son aspect intelligible n'est pas conditionné par la causalité empirique, c'est affirmer qu'il agit sous la seule contrainte de la raison (de la raison pure pratique, de la loi morale). C'est en cela que consiste la liberté du sujet intelligible. Cette liberté est le fondement de la personnalité définie comme la liberté et l'indépendance à l'égard du mécanisme de la nature entière et comme le pouvoir d'un être qui est soumis à des lois spéciales, c'est-à-dire aux lois pures pratiques données par sa propre raison La notion de personne coïncide donc avec celle de sujet intelligible. [...]