Le désir désigne tout mouvement qui nous porte à rechercher la jouissance ou la possession d'un objet. Ce mouvement est-il un mouvement du corps ou de l'âme ? Dérive-t-il d'un manque initial qu'il tendrait à supprimer ?
Déçu et dépouillé quand il est satisfait, frustré quand il ne l'est pas, le désir peut-il prétendre au bonheur ? N'est-il pas au contraire l'expression même de l'inquiétude comme si, par définition, le désir était désir de ce qu'on ne peut avoir ? (...)
[...] Faut-il condamner les désirs ? Le désir désigne tout mouvement qui nous porte à rechercher la jouissance ou la possession d'un objet. Ce mouvement est-il un mouvement du corps ou de l'âme ? Dérive-t-il d'un manque initial qu'il tendrait à supprimer ? Déçu et dépouillé quand il est satisfait, frustré quand il ne l'est pas, le désir peut-il prétendre au bonheur ? N'est-il pas au contraire l'expression même de l'inquiétude comme si, par définition, le désir était désir de ce qu'on ne peut avoir? [...]
[...] Condamner le désir, ce serait donc déstructurer le sujet. Le désir est avant tout désir du désir de l'autre en tant que relation générale à autrui. Toutes les philosophies, qui ont imputé le pire et le meilleur à l'objet du désir, voyant en lui la cause de l'esclavage au corps ou de l'élévation vers le vrai, ont en réalité méconnu la structuration du sujet par le désir. Cette révolution sera l'œuvre de la psychanalyse qui saura faire la différence entre les impulsions de désir provenant de la conscience et le renforcement de tout désir dans l'inconscient. [...]
[...] Nous ne désirons pas les choses parce qu'elles sont bonnes ; elles nous semblent bonnes parce que nous les désirons. Seul le désir nous détermine naturellement. Si le désir est bien l'essence de l'homme, le nier en le subordonnant à une autre instance comme le fait DESCARTES, c'est annihiler l'homme tout entier. L'esclavage de l'homme à ses passions n'est pas une fatalité : il lui appartient de s'en libérer. Mais il n'y a pas de lutte entre la raison et les passions : le désir n'a pas à être refoulé. [...]
[...] Ce désir est alors une forme de délire qui mène au bien plus grand. Il faut donc savoir faire la part des choses selon le désir auquel on a affaire. Épicure distinguera lui aussi entre désir naturel et désir vain. Ce dernier s'exerce sous la forme de passions dévorantes qui doivent être refoulées si l'on veut la paix de l'âme et la santé du corps. A l'origine de cela il y a la structure même du désir qui favorise ce débordement. [...]
[...] C'est donc dans une problématique voisine que DESCARTES pose le cas du désir. La volonté humaine semble illimitée. Il n'est donc pas de choses que l'on ne puisse vouloir ou désirer. Mais vouloir n'est pas avoir et pour avoir, il faut pouvoir. Or nous ne possédons que le désir de posséder ceci ou cela. Il y a donc des choses dont nous ne sommes pas les auteurs à l'image de l'ordre du monde. Il faut limiter ses désirs à ce qui est accessible: mieux vaut tout connaître d'une chose que de connaître toutes les choses. [...]
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