Condamné à boire la ciguë, après avoir été accusé d'impiété et de corruption de la jeunesse, Socrate, par l'ensemble de sa vie et surtout par cette mort tragique, nous offre un bel exemple du danger encouru par le philosophe. L'accusation portée contre lui était à peu près ainsi conçue : Socrate est coupable de ne pas reconnaître les dieux reconnus par l'État et d'introduire des divinités nouvelles ; il est coupable aussi de corrompre les jeunes gens. » (...)
[...] Deux sens du mot philosophie apparaissent ici en pleine lumière : au sens large, la philosophie est une conception générale de l'univers, un ensemble plus ou moins cohérent de préceptes et d'opinions, une sagesse individuelle ou collective. Dans un second sens, la philosophie est recherche de la vérité. Mais cette deuxième acceptation, nous allons le voir est problématique. en quoi la philosophie comme recherche de la vérité est-elle problématique et donc en certain sens dangereuse ? La définition traditionnellement admise par la philosophie pour décrire ce qu'est la vérité, pose une adéquation de l'esprit et de la chose. [...]
[...] Elle se sait pourtant nécessaire. En tant qu'instance fondatrice, cheminement individuel et sagesse effective, la philosophie, comme l'ont d'emblée montré les stoïciens trouve donc en elle- même sa destination et sa fin. Conclusion Comme nous venons de le voir, philosopher n'est dangereux que dans la mesure où notre réflexion s'oriente, se donne des buts qu'elle ne peut pas atteindre. Longtemps, la philosophie s'est posée comme reine des sciences car elle se croyait recherche de la vérité. Mais une telle recherche la conduite à établir des raisonnements sans fondement ou plutôt se fondant de manière première sur la croyance. [...]
[...] Serait-elle alors une activité frivole et inutile ? récuser la philosophie ? le sens commun donne encore parfois raison à Calliclès en tenant la philosophie pour une activité frivole, un jeu intellectuel plus déroutant que subversif. Toutefois, une condamnation aussi brutale de la philosophie ne peut être que hâtive. Toute argumentation tendant à récuser la philosophie est en effet soit trop philosophique, elle se réfute alors elle- même, soit trop peu : elle ne peut élever ne ce cas aucune prétention à une quelconque légitimité. [...]
[...] Cependant, un décalage entre l'esprit et la chose est parfois perceptible. C'est le cas par exemple dans l'illusion, nous concevons une chose, certes à partir de la perception que nous en avons, alors que cette chose est toute autre. Au XVIIème siècle, Descartes, Malebranche, Spinoza, Leibniz fondent la possibilité de représentations vraies de la réalité sur l'existence d'une réalité divine, vraie en elle-même, qui garantit en quelque sorte la vérité du lien établit par la connaissance humaine entre les apparences et ce qui est véritablement. [...]
[...] Y a-t-il un danger à philosopher ? Analyse des termes du sujet : Champ conceptuel Ce sujet relève de la philosophie morale, en effet, on parle d'une action, d'une pratique d'une attitude : philosopher qui comporte directement une dimension morale, et on se demande si cette action est bonne ou bien si elle est dangereuse. Difficultés particulières du sujet La difficulté principale de ce sujet vient du fait que la philosophie, action principale et révélatrice de l'humanité, se définit premièrement par amour de la sagesse et on ne voit bien entendu pas pourquoi, aimer, rechercher la sagesse serait dangereux. [...]
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