Philosophe des Lumières, homme engagé, engagement économique, Encyclopédie, Voltaire, Ferney, engagement politique, engagement moral, affaire Calas, affaire du chevalier de la Barre
Homme d'esprit, le philosophe des Lumières est aux antipodes de l'artiste marginal du XIXe siècle enfermé dans sa tour d'ivoire ou maudit par une condition humaine et une société qui le vouent à l'exclusion. Le philosophe se définit par " ses qualités sociables ", il est « l'ami des hommes " qui vit avec et pour eux ; c'est " un honnête homme qui peut plaire et se rendre utile " (Dumarsais, article " Philosophe", L'Encyclopédie). Son engagement au service des hommes ne se limite pas à ses seules oeuvres, il concerne aussi sa vie.
[...] Le père Jean Calas dissimule le suicide pour éviter le déshonneur. La rumeur publique alimente le fanatisme anti-protestant et accuse Jean Calas d'avoir assassiné son fils, qui aurait eu le projet de se convertir au catholicisme, et d'avoir maquillé son crime en suicide. Jean Calas est condamné à mort, rompu vif sur la roue, étranglé, son corps est brûlé. Voltaire n'est informé de cette affaire qu'après l'exécution ; d'abord sceptique, il devient certain, en accueillant deux fils du condamné, que Calas est mort innocent : Marc-Antoine déprimé, désespéré de ne pouvoir achever une thèse de droit réservée aux catholiques, s'est suicidé. [...]
[...] Le succès toutefois n'est pas systématique comme le montre l'affaire suivante. L'affaire du chevalier de la Barre. En 1765, à Abbeville, la dégradation d une statue du Christ suscite beaucoup d'émotion : on crie au sacrilège, alors que par la suite on établit que les coups, accidentels, ont pour origine une charrette. L'enquête conduit vers le jeune chevalier de la Barre et deux complices accusés d'avoir chanté des chansons paillardes et, au passage d'une procession religieuse, de ne pas s'être découverts et d'avoir refusé de s'agenouiller par provocation. [...]
[...] Voltaire à Ferney. De 1760 à 1778, indésirable dans toutes les capitales européennes, Voltaire s'installe à Ferney - devenu en hommage " Ferney Voltaire " - petit village près de Genève à la frontière suisse. Par son pragmatisme il opère une véritable révolution économique dans ce bourg : il améliore l'agriculture en faisant assécher des marais et en amenant des semoirs de meilleure qualité ; il développe l'artisanat : tanneries, tissage de la soie, horlogerie, dont il fait vendre la production dans les capitales européennes ; il fait construire des maisons, un théâtre . [...]
[...] La philosophie des Lumières Diderot et Catherine II de Russie. Désargenté, Diderot est en quête de solution pour doter sa fille ; l'impératrice lui achète son immense bibliothèque en 1765 tout en lui en laissant la jouissance durant toute sa vie. Redevable, il accepte l'invitation de la tsarine à Saint- Pétersbourg en 1773 et il passe cinq mois à la cour russe. Très vite, les relations entre le philosophe et le pouvoir se troublent : si Catherine, célébrée en écho à Voltaire comme " la Sémiramis du nord révèle " l'âme de César voire " l'âme de Brutus c'est "avec toutes les séductions de Cléopâtre Cette expérience conduit Diderot à condamner sans appel toute forme de despotisme éclairé. [...]
[...] Celui qu'on a appelé " le patriarche de Ferney " semble annoncer les tentatives de " socialisme utopique " qui fleurissent au XIXe siècle ! A ses yeux Ferney est une démonstration de la possibilité pour le peuple de sortir de la misère. Non sans autosatisfaction il note : " Un repaire de 40 sauvages est devenu une petite ville opulente habitée par 1200 personnes utiles . Un engagement politique : le despotisme éclairé Voltaire et Frédéric II, roi de Prusse. [...]
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