L'opinion représente un obstacle pour la recherche de la vérité en cela que l'opinion est paresse d'esprit. Elle désamorce toute curiosité, décourage tout élan et offre toujours plus de réponses qu'il n'y a de questions posées. Ainsi l'esprit est il tenté de se contenter d'opinions partagées par tous, paraissant ainsi vraisemblables, que d'entamer une réflexion méthodique et personnelle afin de trouver où la vérité est dans ces opinions (...)
[...] Cet attachement à la vérité conduit finalement à proclamer la moindre opinion comme si c'était la vérité, c'est-à-dire à se contenter de la vérité. C'est le désir de vérité lui-même qui anime le fanatique, c'est-à-dire celui qui refuse l'effort de l'examen critique et a substitué la conviction à la réflexion. Le fanatisme n'est, au fond, qu'un amour dévoué et paresseux de la vérité. A partir de ce constat, nous pouvons nous demander s'il faut vraiment rechercher la vérité à tout prix. [...]
[...] Le scepticisme, par la critique des préjugés, ne recherche pas la vérité ou en tout cas cette critique c'a pas pour finalité la découverte de la vérité puisque de toute façon il remettre toujours en cause la vérité. Le doute est donc une fin en soi pour le scepticisme. Néanmoins, il témoigne de la nécessaire recherche de la vérité. Nous allons maintenant voir, dans cette seconde partie, que la diversité des opinions ne rend pas pour autant vaine la recherche de la vérité. [...]
[...] Autrement dit, une opinion partagée par tous les individus peut aboutir à la transformation de cette opinion en vérité par ces individus. Cependant, l'unanimité n'est pas une condition à la vérité. Constamment, l'individu peut douter de ce qu'il voit, de ce qu'il pense. Le seul moyen dont il dispose pour ne pas chercher la vérité à l'infini, c'est de trouver dans le jugement des autres un assentiment ou une critique unanime. Une idée vraie est une idée admise, en raison, par tous. [...]
[...] C'est pourquoi le relativisme impose le respect des autres opinions et la tolérance. En ce sens, le relativisme refuse l'idée qu'il puisse y avoir des valeurs universelles, soit une vérité absolue, mais plutôt, une multitude de vérités relatives. Ainsi, chaque opinion devient une vérité pour des individus partageant une même culture et de mêmes valeurs. L'esprit se contente là encore d'une vérité relative, de sa vérité. Une autre difficulté à la recherche de la vérité est que cette quête est souvent déçue. [...]
[...] Dans le Ménon, Platon reconnaît aux opinions droites, au bon sens, la faculté, sur les sujets qui ne relèvent ni de la science, ni de la conjecture, d'éclairer l'action humaine. Dans le domaine moral, par exemple, à défait de vérités certaines, des intuitions justes, relatives au bien, peuvent guider efficacement l'éducation ou l'action, en leur fixant pour but la satisfaction d'intérêts conformes aux exigences de la réflexion et non à la soumission, aux apparences, ou au plaisir immédiat. Pour Platon, la vérité s'impose comme une valeur suprême qu'il faut faire triompher à tout pris car elle est bonne en soi. L'unanimité d'une opinion peut faire naitre, aboutir la vérité. [...]
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