langage, équivoque, richesse de la langue, communication, moyens d'expression
Puisque le langage est un système de communication, l'idéal serait que chaque mot coïncide avec la réalité qu'il désigne, or il suffit d'ouvrir le dictionnaire pour remarquer combien le sens d'un mot peut varier selon les époques et selon son domaine d'emploi. Non seulement les mots sont polysémiques, mais leur assemblage par une parole approximative multipliera les risques de quiproquos. Même si les règles syntaxiques constituent une parade formelle, le moindre écart sémantique compromet l'intelligibilité du discours. Ainsi faut-il admettre que le langage est fatalement équivoque.
[...] ex : “nous avons vu la peur des forces de l'ordre”. Le sens n'est jamais totalement donné et la syntaxe n'est qu'un garde fou (mais vide) La langue elle-même est source de quiproquos et de méprises lorsqu'il faut la traduire : elle exige une interprétation toujours au delà du sens littéral des termes. En somme l'équivocité est inévitable, structurelle mais est-elle pour autant coupable ; car elle indique une marge entre les mots et le sens dont on les charge ; peut on alors y voir la supériorité de la pensée sur ses moyens d'expression ? [...]
[...] Distinguer ici signe et symbole. L'essentiel ressortit à l'interprétation. L rôle du destinataire est alors décisif. En somme, le langage est équivoque sans qu'on puisse le lui reprocher. Le défaut est en fait une vertu, l'indice de la multiplicité des idées et de la créativité e l'esprit. L'équivocité est une faillite seulement lorsqu'on la subit (involontairement), l'interprétation est erronée et l'échec est dû à un simple manque de clarté. A l'inverse dans l'humour, ou en poésie, l'ambiguïté n'empêche nullement la compréhension mais démultiplie les pouvoirs de la pensée. [...]
[...] La pensée se forge avec le langage et réciproquement. Paradoxalement un langage parfait en syntaxe (algèbre) supprimerait toute équivocité mais aussi toute la créativité des idées / il fonctionne comme une langue vide ! Une langue parfaite ne serait qu'une syntaxe, une mathématique. Cf. Leibniz. Puisque l'équivocité est inévitable et surtout puisqu'elle exige des efforts d'interprétation, pour la résorber, est-il possible de l'utiliser comme un moyen rhétorique et faire basculer la défaillance initiale en un atout ? Comment employer ce pouvoir ? [...]
[...] jeux de mots, contrepèterie : les effets du langage sont recherchés comme un but en soi. L'humour est une forme de spiritualité Usages et valeur de l'ironie (et des figures de style). Dans la contrepèterie le double sens est un code qui ne cherche à leurrer personne. Une contrepèterie ne doit pas être dévoilé : son contenu souvent scabreux surgi sans choquer grâce à l'humour qui l'enveloppe Même le silence, équivoque par défaut, s'avère redoutable dans la mesure où il exprime quelque chose ; il laisse entendre ce qu'il ne dit pas. [...]
[...] Donc doit on reprocher au langage son imperfection ou faut il s'en féliciter ? D'abord quels sont les facteurs rendant le langage si “glissant” et génère-t-il fatalement de l'équivocité ? Mais si les mots ont plusieurs sens, n'est-ce pas une richesse pour la pensée ? Richesse sémantique dont l'ambiguïté du discours n'est que le reflet. Comment la maîtriser pour mieux en jouer et renverser cette faiblesse apparente en un outil au service de la pensée (dans l'humour ou la poésie par exemple) ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture