Philosophie mal
Dissertation philosophique, entièrement rédigée sur le thème du mal.
[...] Peut-on être responsable mais pas coupable ? Introduction L'argument responsable mais pas coupable constitue une stratégie de défense courante et un ensemble de problèmes que la justice doit trancher. En effet, si en me promenant dans ma rue, je suis blessé par une tuile tombée du toit de la maison d'un voisin, mon voisin n'est-il pas le responsable de l'accident, sans être coupable de m'avoir blessé ? La question de cette imputabilité juridique se pose pour l'ensemble des fautes, et le problème des circonstances aggravantes ou atténuantes doit être pris en compte pour qui veut juger de manière sage. [...]
[...] Transition : Un ensemble de phénomènes semble donc nous indiquer que l'homme qui agit mal est soumis à un ensemble de paramètres qui le dépassent. Pourtant, n'est-ce pas une façon au final de se décharger de ses fautes ? L'arme naturelle de la conscience Rousseau ne fonde-t-elle pas en raison et en actes le rôle déterminant de la liberté ? III. Le critère de l'assentiment III.1 Le choix humain : l'assentiment au mal Le déterminisme n'est-il pas à nuancer ? [...]
[...] Dans un monde où la faute constitue une norme, le crime ne peut pas constituer un écart. L'homme est pris dans le réseau des sentiments relatifs, comme le montre le préambule de La Profession de foi du vicaire savoyard, qui constituent une dénaturation des sentiments naturels, mais qui apparaissent comme naturels à l'homme : si l'homme est capable de faillir, c'est que le monde social dans lequel vit l'homme confond l'apparence et la réalité. Le monde social que nous dépeint Giono dans Les Ames fortes est un monde dans lequel les apparences ont gagné : dès lors qu'on n'est pas vu en train de faire le mal, et qu'on sourit à tout le monde, comme Thérèse, toute faute est autorisée. [...]
[...] III.2 L'angoisse vertigineuse Le philosophe danois Kierkegaard a proposé une sorte de psychologie de l'homme qui accomplit le mal, en proposant le concept angoisse : l'angoisse est caractérisée par Kierkegaard comme vertige du possible et à la différence de la peur qui suppose la connaissance d'un objet pour la conscience, l'angoisse se caractérise par un vertige face à une infinité de choix possibles, de telle sorte que la liberté, à la différence du postulat kantien, est une chose dont on peut faire l'expérience. Si angoisse il y c'est parce que l'homme est obligé, face à ces possibles, de prendre un risque, sans aucune assurance de faire le bon choix. Dans Les Ames fortes, on trouvera des traces de ce vertige dans les symptômes pathologiques de Firmin au moment de coudre le papier dans sa veste. [...]
[...] Transition : On découvre ainsi les limites du jugement, et les problèmes qui se posent à la conscience qui juge. Mais si la préméditation et le remords permettent d'établir la culpabilité des méchants, n'existe-t-il pas de circonstances atténuantes ? II. Le déterminisme, une brèche dans la culpabilité II.1 Les forces du destin La tragédie nous met depuis l'Antiquité face à un problème : pour qu'il y ait culpabilité, ne faut-il pas qu'il y ait liberté ? C'est dans Macbeth qu'un tel problème se pose : les sorcières et Hécate ne sont-elles pas celles qui sèment le mal ? [...]
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