Personnages des romans, romancier, êtres d'exception, individus banals, personnages proches du lecteur
Les personnages des romans réussissent à capter notre attention. Mais comment cela est-il possible? Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres exceptionnels pour atteindre son but ?
Un personnage hors du commun, devient totalement un héros, grâce à ses exploits, ses aventures, il est admirable. Le roman devient une succession d'actions et de victoires qui font rêver le lecteur. Ainsi dans le roman de Chrétien de Troyes, Lancelot ou le Chevalier de la charrette, on admire les prouesses accomplies par Lancelot et ses sacrifices pour délivrer la reine Guenièvre, prisonnière de Méléagant.
[...] Le romancier s'intéresse aux personnages extraordinaires par leurs qualités ou leurs défauts, mais ces personnages extraordinaires sortent de notre quotidien, et deviennent trop lointains pour le lecteur. Même admirables, s'ils ne sont pas crédibles, le lecteur ne donnera pas crédit. Au cours du XIX siècle, Zola créé des personnages ordinaires, qui incarnent les défauts de la société. Les personnages, sont tous exceptionnels par leur statut même de personnage de roman. Les romans ou tout est ordinaire, ou rien ne sort de notre quotidien risquent de ne pas intéresser le lecteur car celui- ci cherche à s'évadé à travers la lecture. [...]
[...] Un personnage confronté à une situation banale attire plus l'attention, car celle-ci est plus proche de nous. Nous pouvons parfaitement nous imaginer les situations où il se trouvera. L'originalité peut être présente sur le personnage même. Il peut avoir un caractère singulier. Par exemple le roman de Muriel Barbery, L'élégance du hérisson, nous raconte l'histoire d'une femme avec une immense culture générale, acquise en autodidacte en fréquentant les bibliothèques, qui se cache derrière une concierge de cinquante-quatre ans, modeste que les propriétaires de l'immeuble croient connaitre. [...]
[...] Le romancier peut-il arriver à nous toucher sans faire de ses personnages des êtres d'exception? Mais, un personnage toujours confronté à des situations exceptionnelles, cela risque d'être pesant et sans intérêt. De plus, si le personnage est toujours victorieux la surprise disparait et ceci peut éloigner le lecteur du roman. L'originalité consiste, à créer un personnage avec des défauts de la société où il vit. Par exemple Nana de Zola, nous présente la vie d'une prostituée au siècle XIX qui atteint la gloire grâce à ses fidèles clients, mais cette gloire est éphémère, elle meurt à cause de la petite vérole. [...]
[...] Les personnages des romans réussissent à capter notre attention. Mais comment cela est-il possible? Le romancier doit-il nécessairement faire de ses personnages des êtres exceptionnels pour atteindre son but ? Nous verrons que le romancier peut s'intéresser à des êtres d'exception, mais il peut aussi faire de ses personnages des individus banals. Dans la dernière partie, on démontrera l'intérêt de créer des personnages proches du lecteur donc plus communs. Un personnage hors du commun, devient totalement un héros, grâce à ses exploits, ses aventures, il est admirable. [...]
[...] Mais celui-ci est-il le seul genre de héros possible ? Les personnages romanesques du XVII siècle, représentent un idéal apprécié par la société mais qu'elle ne respecte pas. Dans le roman La Princesse de Clèves, publié anonymement par Mme de la Fayette, Mlle de Chartres, d'une beauté éblouissante, et au caractère modèle de vertu, tombe amoureuse du Duc de Nemours. La fidélité de l'héroïne face à son époux, grâce a l'éducation imposée par sa mère, Mme de Chartres, la mène à renoncer à son amour et même à confier ses sentiments à son mari Le prince de Clèves. [...]
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