Fiche récapitulative de français convenant au lycée et au collège, sur le thème de: Les personnages de fiction et réalité
[...] Les aveux, réalité ou fiction ? La technique du scénario qui permet aux policiers de faire avouer a quelque chose d'hallucinant. Il ne s'agit pas à proprement parler de violence, comme dans les cas d'entretiens musclés, mais d'une technique qui repose sur la tromperie et sur la mise en scène. Ainsi, lorsqu'un ancien officier du SRPJ raconte comment se déroulent des aveux, on comprend qu'il y ait de plus en plus de méfiance à accorder autant de crédit aux aveux consignés sur procès-verbal. [...]
[...] Ce qui importe, dans le cadre de notre réflexion, est de bien différencier fiction et fantasme. L'un est l'autre sont des productions de l'imaginaire, mais alors que la fiction est un processus conscient, qui appartient au registre des processus créateurs, le fantasme est produit par l'inconscient et se trouve alimenté par l'énergie sexuelle. David Lynch, Hitchcock, Pedro Almodovar, Michel Leiris Après une psychothérapie ou une analyse, les fantasmes inconscients sont dépouillés de leur poids de culpabilité et d'angoisse, et peuvent servir de moteur à une œuvre de fiction. [...]
[...] On ne peut pas dire qu'on l'ait suggestionné. Pour faire valoir leur professionnalisme et leur absence de partialité, les policiers expliquent qu'ils ont demandé à un collègue de la brigade financière, André Paracchini, d'auditionner à son tour Patrick Dils, lors de sa garde à vue. André Paracchini connaissait l'adolescent et ne pensait pas qu'il avait pu commettre le meurtre. Je lui ai demandé de me dire ce qu'il avait fait et ce qu'il n'avait pas fait. C'est lui qui m'a finalement convaincu. [...]
[...] Demandez à mes parents qui j'étais. - L'avocat général : Au fond, vous nous expliquez que vous avez joué un rôle. J'ai le sentiment d'être en face de celui qui joue l'innocent qui joue le rôle d'un coupable. Avec un scénario aussi terrible, comprenez-vous que vous ayez été condamné par deux cours d'assises ? - Patrick Dils : Aujourd'hui, oui. Mais sur le moment, non. Si Patrick Dils a joué un rôle, ce fut bien inconsciemment, et sans que personne n'ait pu, à l'époque, l'aider à sortir de ce rôle. [...]
[...] Écoutons, en écho au personnage de Dostoievski, les propos de Patrick Dils, deux jours après sa sortie de prison, et nous retrouvons à la fois l'émerveillement candide devant le spectacle de la nature, et la difficulté à trouver les mots pour dire l'émotion, aussi bien la joie que la souffrance : Ce que j'ai le plus apprécié depuis ma sortie de prison, ce sont ces quelques instants où je me suis retrouvé tout seul dans un petit jardin. J'ai levé la tête et regardé le ciel étoilé avec la lune. C'était magique, un émerveillement, quelque chose que je n'avais pas vu depuis quinze ans. Je ne savais plus ce que c'était. C'est extraordinaire. J'étais comme un enfant qui ouvre ses cadeaux à son premier Noël. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture