Philosophie littérature mal
Dissertation entièrement rédigée abordant le thème du mal.
[...] Tenter un discours sur le mal, c'est présumer des capacités de sa raison. Le mal qui est un faire trouve en Thérèse, dans Les Ames fortes, sa meilleure illustration : le mal relève alors d'une praxis (Aristote), d'un personnage qui se donne pour fin de se construire dans le mal. La critique par Rousseau du dogme du péché originel, dans La Profession de foi du vicaire savoyard, nous montre par ailleurs que l'homme n'est pas corrompu par essence, il l'est simplement par les sentiments relatifs qu'il développe en société : sa mauvaise action relève donc d'un faire, et non d'un être. [...]
[...] Or le diable est précisément ce qui pervertit : penser le mal, ce serait penser ce qui échappe à la nature, c'est-à-dire penser le surnaturel. Les images démoniaques et surnaturelles fleurissent dans Les Âmes fortes comme dans Macbeth. Penser le surnaturel, ce serait faire preuve d'une raison forcée : c'est ce que dénonce le vicaire chez Rousseau, qui prétend qu'il faut apprendre à être ignorant. Mais en tant qu'il est ce qui nous arrête, le skandalon désigne aussi ce qui fascine (comme le diable). [...]
[...] On relèvera la valeur heuristique du mal dans Les Ames fortes : c'est par le mal que Thérèse se trouve. Transition : Penser le mal, ce serait penser le scandale absolu qui échappe à la pensée, et en ce sens, faire preuve de sophisme en prétendant penser l'impensable. Pourtant, on est tenté de sauver cette pensée du mal en montrant qu'elle constitue une propédeutique essentielle à l'homme pour entrer dans la sphère de la moralité. C'est que le mal ne peut se penser que dans un contexte moral, c'est-à-dire relativement au bien. III. [...]
[...] On voit donc qu'il y a un raccourci lexical qui rend le discours sur le mal imprécis. I.2 Le mal n'est pas être, mais faire (Paul Ricoeur) En tant qu'il est un faire et non un être, le mal ne relève pas d'une essence, mais de l'existence. Il appartient au monde de la contingence et du possible, et non d'une nécessaire : or, un discours scientifique est à la recherche de lois, et il n'y a de lois que du nécessaire, non du contingent. [...]
[...] L'indifférence morale est exprimée dans l'indifférence du discours de Thérèse qui prône la violence, la dissimulation Penser le mal reviendrait alors à dénigrer à la raison toute possibilité de vertu morale. On comprend pourquoi on ne peut se résoudre à une telle conception, qui aboutir à consacrer la perversion de la morale. II.3 Penser le mal : une propédeutique de la réflexion Penser le mal, ce ne serait pas mal penser, mais commencer à penser. Penser le mal, c'est entrer dans la moralité. [...]
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