La pensée sauvage, Levi Strauss, magie et science, paradoxe néolithique, sciences exactes et naturelles
S'il convient de ne pas opposer magie et science, la raison veut que celle-ci soit plus sûre que celle-là ; et bien que les deux s'appliquent en réalité à des types de phénomènes différents, elles se ressemblent fortement par les opérations mentales qui les constituent.
[...] C'est là tout le paradoxe néolithique En effet, c'est au néolithique qu'apparaissent les premiers fondements de la civilisation humaine et ses grands arts tels que la poterie ou l'agriculture. Nés d'une observation méticuleuse et d'un savoir faire acquis par tâtonnement, ces avancées sont belles et biens le fruit d'une rigueur scientifique et d'un appétit croissant de connaissances. L'Homme néolithique est le précurseur d'une tradition scientifique. Comment pour autant expliquer la différence de raisonnement et de méthode entre l'esprit scientifique de la protohistoire et la science contemporaine ? [...]
[...] Cette évolution répond à un besoin et un désir de l'Homme à mieux comprendre et saisir le cosmos et ses relations entre qualités sensibles et propriétés physiques. La science du concret s'est alors tournée naturellement vers une, ou plutôt des sciences exactes et naturelles. Un nouveau courant de pensée pour une meilleure vision du monde. Mythes et rituels ne sont dès lors que des moyens résiduels de conserver un mode d'observation et de compréhension de la nature, considérés aujourd'hui comme obsolètes. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture