La pensée anglaise, Francis Bacon, philosophes des Lumières, homme, science au service de l'humanité, méthode expérimentale
L'Angleterre joue un rôle très important dans l'histoire des idées occidentales au XVIe siècle. La Réforme religieuse l'affranchit du contrôle de l'Église romaine sur les productions intellectuelles ; de plus, la monarchie anglaise garantit davantage de liberté de pensée et d'expression que la monarchie française. La plupart des idées et des valeurs qui sont défendues par les Lumières françaises du XVIIIe siècle sont reprises de penseurs et philosophes anglais du XVIIe siècle auxquels
les philosophes des Lumières rendent régulièrement hommage. Trois
personnalités marquent la culture européenne.
[...] Le but du chercheur n'est pas d'obtenir un résultat définitif, il peut se limiter à livrer ses simples observations qui seront reprises par d'autres pour être prolongées et approfondies. Bacon pose ainsi les fondements de l'empirisme. Seule l'expérience analysée par la raison est garante de vérité. Il inaugure un mouvement qui s'impose de plus en plus et qui trouve son couronnement au XIX1' siècle avec le positivisme et le scientisme. [...]
[...] La science au service de l'humanité Une vénération pour la science. Bacon reproche à de nombreuses recherches de demeurer théoriques, et par là stériles. Une découverte ne se justifie que si elle est utile au bien- être de l'humanité. Bacon développe un certain mysticisme de la recherche scientifique : le savant, dont l'une des principales vertus est la charité, représente l'espérance pour une humanité au service de laquelle il se met, il se doit d'être honoré en tant que tel. [...]
[...] Il est en effet impossible de rendre compte de la complexité du réel par une synthèse théorique toujours réductrice et fallacieuse ; les résultats d'une recherche, aussi aboutie soit-elle, sont condamnés à demeurer fragmentaires. La chasse de Pan Les Grecs font de ce dieu des bergers une incarnation de l'univers pan le tout). Cette expression métaphorique désigne la quête des faits. Le savant part à la chasse aux faits, des faits qu'il classe selon leur présence, leur absence, leur intensité en vue de formuler une hypothèse scientifique. [...]
[...] Le rôt cartésien, avant même d'être exprimé, anime la pensée de Bacon La science indépendante de la religion. Selon Bacon, Dieu a écrit deux livres, la Bible et le livre de la nature. Ces deux livres ont la même importance, mais ils sont totalement indépendants, et on ne peut donc trouver dans la Bible les lois qui régissent la nature, de même qu'on ne peut avoir recours aux principes bibliques pour encadrer la recherche scientifique. Bacon milite par conséquent, comme Galilée son contemporain qu'il connaît, pour l'autonomie de la recherche scientifique. [...]
[...] Trois personnalités marquent la culture européenne. L'homme (1561-1626) Il mène une double carrière. Sa carrière politique le conduit de la Chambre des Communes au poste de procureur général, puis à celui de garde des sceaux et enfin de chancelier à l'âge de 57 ans. Attaqué pour son homosexualité, accusé de corruption, il connaît la disgrâce et se retire de la vie politique. Sa vie de philosophe le conduit à s'intéresser surtout aux sciences et aux progrès que celles-ci doivent engendrer dans la vie des hommes. [...]
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