De nos jours, les affaires criminelles semblent être de plus en plus nombreuses : elles font parties de notre quotidien que ce soit à travers les journaux, la radio et les émissions télévisuelles qui leurs sont dédiées. De même, alors qu'auparavant les coupables avaient le plus souvent une condamnation à perpétuité, aujourd'hui dans les tribunaux le crime passionnel est souvent invoqué pour jouir de circonstances atténuantes. A partir de là, une question peut se poser : la passion, c'est-à-dire "une tendance d'une certaine durée assez puissante pour dominer la vie de l'esprit" (définition du dictionnaire de Lalande), est-elle une excuse ? (...)
[...] Il ne pensera jamais qu'une belle passion est comme un torrent dévastateur qui conduirait fatalement l'homme à faire certains actes et donc pour qui la passion serait une excuse. Au contraire, comme l'existentialiste, on peut penser que l'homme est responsable de sa passion. On peut donc dire que si le contrôle de la passion existe, il reste très limité et il semble bien que la passion soit une excuse car le passionné n'est jamais en pleine possession de ses moyens. [...]
[...] Nous venons de voir les deux principales raisons qui peuvent être évoquées pour montrer que la passion n'est pas toujours une excuse. Maintenant, nous pouvons aussi évoquer un autre aspect de la passion qui est le lien qu'elle peut avoir avec l'inconscient. Précédemment, nous avons vu que dans la passion, l'âme pouvait être passive (étymotologiquement, ‘patior' signifie passivité). Cependant, la passion ne l'est jamais complètement car l'âme va essayer de justifier la passion donc de la penser même si elle la pense mal car elle n'est pas objective. [...]
[...] On peut donc dire que la raison du passionné est entravée. Prenons l'exemple de l'amour passionnel : il n'est pas rare que celui ci soit invoqué en cas de meurtre car dans les tribunaux les crimes passionnels jouissent de circonstances atténuantes. Effectivement, les tribunaux considèrent que quand le meurtrier a tué l'être qui était l'objet de sa passion, sa raison ne fonctionnait pas normalement, le passionné était débordé par l'objet de sa passion qui offusquait la réalité, il n'était pas maître de lui-même au moment de l'acte fatal. [...]
[...] Par exemple, croire échapper à sa liberté en invoquant l'excuse de la passion est une conduite de mauvaise foi. Nous pouvons prendre l'exemple de Sartre et de la tristesse (qui dans la philosophie classique est reconnue comme une passion). Selon Sartre, la tristesse est une conduite volontaire car elle constitue pour l'homme un état passager. Prenons l'exemple d'une déception amoureuse qui va chez l'homme provoquer une profonde tristesse : quand plus tard surgira dans sa vie un nouvel être aimé, cette tristesse s'évaporera pour laisser place au bonheur retrouvé. [...]
[...] Voilà donc deux raisons principales qui font que l'on peut considérer la passion comme une excuse. Cependant, ce n'est pas toujours le cas. En effet, nous pouvons considérer la passion comme un esclavage consenti passion en fait fi et trouve plaisir et satisfaction dans l'esclavage'. L'homme est fait d'une dualité importante entre son âme et son corps qui sont deux entités distinctes : l'âme est synonyme de raison alors que le corps n'est qu'un instrument. Les passions sont le résultat de l'union de l'âme et du corps, elles ont donc pour origine une action du corps qui entraine la passivité de l'âme qui est débordée par les impulsions physiques. [...]
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