Dissertation de Philosophie : Faut-il enterrer le passé ? Les arguments sont développés suivant une progression claire et logique. Les références utilisées proviennent aussi bien de la Philosophie que de l'actualité ou de l'Histoire de l'Art.
[...] Faut-il enterrer le passé ? paraît donc maintenant une question erronée. Il faudrait d'abord définir quel est le passé qu'on évoque, le mien en tant que sujet individuel ou la mémoire collective, cette connaissance médiate du passé. Si l'on ne distingue pas de degrés pour le passé et que l'on enterre celui-ci, quel rapport va-t-on a présent entretenir avec le temps ? Si ce n'est celui d'animal . l'homme pense posséder un aval sur son passé mais il est en réalité habité par celui-ci, Inconscience et Conscience cohabitant dans l'appartement de son esprit. [...]
[...] Finalement, l'acceptation c'est assumer le passé ou la faute commise. Mais comment faire quand la déchirure présente dans le passé ne provient pas de nous et qu'il est dans ce cas beaucoup plus difficile d'en comprendre les raisons ? C'est bien cet idéal que les séries américaines remplissent : posséder enfin la compréhension et la résolution du passé, temps le plus dévoreur. Bergson résume cette difficulté existentielle en une seule phrase : Notre durée c'est le progrès continu du passé qui ronge l'avenir et qui gonfle en avançant Du point de vue psychanalytique ce n'est pas le passé, foncièrement, qu'il faut enterrer et d'ailleurs nous sommes bien incapables d'en éliminer les événements de notre choix. [...]
[...] De devoir peut-il se substituer au travail de deuil, de mémoire et en quoi se différencie-t-il de l'effort de l'Historien pour ne pas faire justice au passé mais le connaître en vérité ? Le Récit historique comme une autre manière d'enterrer le passé ? Est-ce que l'oubli volontaire a un sens ? Par quel moyen cet oubli volontaire ressurgit-il ? 1 ) Paradoxe qui veut qu'il est nécessaire d'oublier ce qui de toute façon le sera parce qu'il est révolu. Passé pas nécessairement mort mais à la cave (Bergson), en sommeil. [...]
[...] Thucydide voit dans le récit historique une manière de posséder le passé pour mieux appréhender l'avenir. En effet, l'Histoire devenue magasin d'exemples, souligne les régularités efficientes et permet de tirer un enseignement moral de cette maîtresse de vie Bien que cette enquête soit documentée, vérifiée et s'efforce d'être objective, en est-il de même avec notre passé individuel ? Est-il condamné à se répéter, ce qui justifierait alors qu'on souhaite s'en débarrasser ? D'autre part, comment parvenir, par soi-même à tirer un quelconque enseignement de ce passé ? [...]
[...] Comment l'homme pourrait-il enterrer son passé s'il ne parvient même pas à en distinguer les frontières ? La connaissance de l'avenir est-elle plus aisée dans ce cas ? Le temps, fleuve de Lamartine, et mué par le mobilisme universel d'Héraclite, est perçu par Bergson comme démiurgique, capable de création de soi par soi. Nous faisons ce que nous sommes et nous sommes ce que nous faisons. Il existe deux manières d'être au monde, deux Dasein : être là, jeté au milieu du monde ou être en projet. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture