Prométhée, Robinson Crusoé, Faust comme bien d'autres personnages ont donné naissance à des récits extraordinaires qui ont traversé les siècles. On parle dans leur cas de mythe. Mais, qu'est-ce réellement qu'un mythe ? Ici, nous sommes amenés à nous interroger sur ce qui permet de considérer un récit comme appartenant ou non à l'ordre du mythe, ou encore, sur la manière dont un récit devient mythe. Un mythe désigne, d'après une définition de dictionnaire, une histoire fictive, mettant en scène des personnages extraordinaires, surhumains ou divins dont les péripéties reprennent l'histoire, les croyances, les aspirations ou encore les angoisses d'une communauté (...)
[...] Il permet de trouver une cause première à des interrogations comme la création du monde ou le fait que l'homme est l'unique être sur terre à n'être pas pourvu en défense et devant utiliser l'art pour pourvoir à cette nécessité et pour protéger son corps des attaques de la nature, telles que le froid par exemple. Le mythe élabore alors une histoire fictive pour combler le vide créé par l'interrogation sans réponse. Les mythes cosmogoniques ont fleuri tout au long des siècles, au gré des différentes civilisations; le mythe de la création rassemble un ensemble de récits imaginaires qui retracent la création de l'Univers. Pour les civilisations chrétiennes par exemple, la création est le fait d'un seul: Dieu, être insaisissable, esprit créateur tout-puissant. [...]
[...] Par exemple, la question de l'isolement face au monde, de l'absence de rapport social par la solitude, et la construction d'une société humaine idéale suite à la coupure du monde connu sont abordés explicitement dans l'ouvrage de Daniel Defoe The Life and Strange Surprising Adventures of Robinson Crusoe of York, Mariner et ressortent de manière toute aussi claire dans le mythe de Robinson Crusoé. On voit bien ici que le personnage, son histoire et les questions que soulève le mythe dépassent de loin le strict cadre temporel du XVIIème siècle. Plus encore, on peut dire que le mythe nie le temps, puisqu'il passe de génération en génération, de siècle en siècle, porté par la mémoire et l'imaginaire collectif, sans se soucier d'être dépassé et oublié. Il serait donc lui- même atemporel. [...]
[...] Grâce au concours de l'imagination, les individus intègrent commodément les idées essentielles qui se dégagent des mythes: les enseignements. Car il s'agit bien là d'enseignements: le mythe a vocation à moraliser, à guider les individus dans leur société d'appartenance, afin qu'ils acquièrent les normes et les valeurs propres à la communauté dans un but d'intégration et de cohésion sociale. Le mythe, au même titre que la fable, transmet habilement ses idées codes sociaux, valeurs et principes fondamentaux, car il utilise l'imagination, attirant ainsi la curiosité. [...]
[...] Il réunit donc les individus, il fait le lien et soude, en une véritable communauté, ce qui était jusqu'alors une somme d'individus. Si le mythe, en tant que fait social, met en scène des personnages hors du commun, par leur caractère et/ou par leurs actions, et se perpétue dans l'imaginaire collectif, quel est son rôle ? Quelle place le mythe il dans les communautés humaines ? Le mythe, en utilisant des figures extraordinaires, créer des modèles, des symboles personnifiés: de véritables icônes, qui touchent l'imaginaire des individus qui se les représentent facilement. [...]
[...] Comment expliquer qu'il perdure, traverse les siècles sans perdre rien de son intensité ? Le propre du mythe c'est en effet de ne pas être figé mais de se perpétuer. Un mythe qui échapperait à cela ne serait dès lors plus un mythe. Il faut donc le penser comme une dynamique, comme un récit vivant indépendant d'une époque particulière - ce qui n'est par exemple pas le cas de la légende - et qui par conséquent peut voyager à travers le temps. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture