La morale populaire répond simplement : la bonne action est action faite avec bonne intention.
Point de départ essentiel à la réflexion philosophique : la moralité n'est pas science d'élite. Il suffit à la philosophie de la réfléchir pour la fonder. De plus, cela situe le problème sur son véritable terrain : celui des principes de l'agir. La fin visée ne sera bonne que si elle relève d'un bon principe, c'est-à-dire si elle est voulue avec une bonne volonté. Ce qui se comprend facilement puisque la volonté est la seule chose qui dépende entièrement de l'agent.
[...] La moralité ne se comprend pas sans le principe de l'autonomie de la volonté. Ce n'est pas le fait de la soumission à la loi, l'obéissance comme telle, toujours plus ou moins aveugle qui fait la moralité de l'action, mais la possibilité de se reconnaître comme sujet, comme ayant en soi le principe de la loi. Par l'autonomie, la loi morale est donc à la fois transcendante, puisqu'elle s'impose de façon catégorique, et immanente, puisque le sujet qui lui obéit est aussi son auteur possible. [...]
[...] Seul un être libre, capable d'agir par simple représentation de la règle est capable d'agir de cette façon. La compréhension de la loi est donc révélatrice de la liberté en chaque homme. La loi morale n'est donc pas un commandement extérieur, mais relève de l'autonomie de la volonté. Tous les êtres libres font ainsi, ou tendent à faire partie du règne des fins. Subjectivement l'espoir du souverain bien, de la conjonction de la vertu et du bonheur nous soutient. Il faut donc postuler l'immortalité de l'âme et l'existence de Dieu (foi rationnelle). [...]
[...] La notion de loi est à entendre au sens que la raison lui donne : une règle universelle et nécessaire, qui n'est donc pas liée à des circonstances déterminées, sens que l'on trouve dans les sciences. Mais une loi pratique commande. Il s'agit donc d'un commandement qui s'adresse à tout homme quelles que soient les circonstances. Pour conserver cette dimension d'universalité, la loi morale ne peut donc commander aucune fin particulière. Pour pouvoir être suivie par tout homme, elle doit commander quelque chose à la portée de chacun. Or seule la maîtrise de ma volonté est toujours à ma portée. [...]
[...] On pourrait montrer qu'il constitue une figure inversée du divin (Badiou), tout aussi mystérieuse que lui, et finalement hors d'atteinte. Difficultés qui se concentrent peut-être dans le formalisme de cette problématique. La loi morale est posée comme essentiellement formelle, indépendante des circonstances. Ce faisant elle devient une abstraction vide, parfaitement inefficace dans la pratique. Ce que montre Schiller : en cas de conflit de devoirs, rien ne permet de trancher. Pire, posant le devoir en lui-même, elle le vide de son sérieux : il est à la fois considéré comme essentiel et comme irréalisable. [...]
[...] Les règles morales ne peuvent pas être séparées des conditions historiques de l'action. Ce qui constitue une pensée éthique du problème de l'agir. VERSION COURTE Qu'est-ce que bien agir ? Ce n'est pas vouloir le Bien, mais bien vouloir, c'est-à-dire agir suivant la bonne volonté, c'est-à-dire agir seulement par devoir. Agir par devoir c'est agir par respect pour la loi morale qui commande de vouloir de manière telle que la maxime de mon action puisse être érigée en loi universelle. [...]
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