Philosophie mal
Dissertation entièrement rédigée abordant le thème du mal.
[...] Plus largement, on peut lire la pièce comme le récit d'une triple guérison : guérison d'une royauté profanée, d'un pays malade et d'un monde en proie au chaos. Les compagnons de Malcolm déclarent, en parlant de leur chef : Allons trouver le médecin de la société malade ; et, réunis à lui, versons, pour purger notre pays, toutes les gouttes de notre sang. Transition : Au-delà de l'interrogation sur la nature banale ou exceptionnelle du mal, les textes au programme mettent en scène l'irréductible singularité de l'expérience du mal - quand bien même celle- ci pourrait être taxée de banalité. [...]
[...] O Providence, est-ce ainsi que tu régis le monde ? Etre bienfaisant, qu'est devenu ton pouvoir ? Je vois le mal sur la terre. Cette constatation mélancolique du vicaire (personnage qui incarne pourtant un certain optimisme philosophique) indique assez que le mal n'a rien d'extraordinaire, du moins dans l'ordre des faits. Le monde des Ames fortes porte aussi témoignage de l'uniformité du mal : ce que dépeint Thérèse, c'est l'enfer sur terre : À qui veut patouiller, rien ne manque. [...]
[...] ] Elle se mit à réfléchir dans un état de volupté qu'elle n'avait encore jamais connu. C'est aussi la réaction de Lady Macbeth apprenant la prophétie des sorcières : Ta lettre m'a transportée au-delà de ce présent ignorant, et je ne sens plus dans l'instant que l'avenir : ce tressaillement du temps intérieur, cette secousse intime sont caractéristiques de la conscience maléfique (on peut d'ailleurs interpréter la tempête qui accompagne l'assassinat de Duncan comme un prolongement métaphorique de cette expérience du mal). [...]
[...] Rousseau nous met donc en présence d'une double intériorité. À cet égard, le passage de la troisième personne à la première, dans le prologue, est révélateur : Je me lasse de parler en tierce personne . En déléguant à Thérèse le récit de sa propre vie, Giono instaure également la fiction d'une expérience individuelle, vécue et racontée de l'intérieur, avec sa part d'incertitude aussi. N'oublions pas que dans Les Ames fortes la question du mal est indissociable du mystère qui environne la véritable personnalité de Thérèse : est-elle celle qu'elle dit être, ou celle que présente son antagoniste ? [...]
[...] Le mal : une anomalie II.1 Le génie du mal Thérèse atteint dans le mal une virtuosité qui semble la soustraire à toute banalité : Maintenant que nous voyons toute l'affaire après coup, nous voyons qu'elle a embobeliné [Firmin] des pieds à la tête et poussé pas à pas vers ce qu'elle voulait, jouissant à chacun de ses pas de le voir tomber sans faute dans le piège. [ . ] Si elle a fait quelque détour, si elle a ralenti l'allure ou fait semblant de s'occuper d'autre chose, c'était pour mieux réussir. La manière dont Thérèse orchestre la perte de Firmin à l'insu de celui-ci, et en usant de son influence auprès de Rampai et du Muet, paraît magistrale. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture