J'ai tenté ici de tracer le parcours d'un noir américain qui ébranla les mentalités durant les années 1960 aux Etats-Unis. Quelqu'un qui, aujourd'hui encore, est une référence pour nombre de contestataires noirs américains victimes de discriminations. Après maintes lectures et diverses approches, j'ai pu dresser des pistes de réflexion que j'emprunte à des écrits spécialisés sur la question et que je rassemble et formule ici d'une manière concise et, je l'espère, claire et limpide. Il est fondamental de remettre le personnage dans son contexte et de le suivre dans son évolution (j'ai essayé ici de ne pas trahir ce principe), chose que beaucoup ne font pas et qui, de ce fait, parlent plus du pacifisme de Martin Luther King que de la rage raciale, sociale et religieuse de Malcolm X...
[...] Il s'engage à ne plus stigmatiser les blancs mais à mesurer ses propos tout en tendant aux responsables des discriminations le miroir de ses actes : les Etats-Unis. Il change son vocabulaire en le rendant plus recevable et moins radical. L'internationalisation du message Sur le champ politique, Malik élargit le problème noir à un problème mondial. Il prononcera un discours intitulé Un problème américain ? Non ! Un problème mondial! Il passe plusieurs mois en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient cherchant de nouvelles directives religieuses et politiques pour la lutte des Noirs. [...]
[...] Il parcourait le Nord de ghettos en ghettos. On a jamais connu la démocratie dans les rues de Brooklyn. On n'a jamais connu la démocratie dans les rues de Harlem. On a jamais connu la démocratie dans les rues de Boston ».14 Malcolm a un regard très exigent sur l'intégration, elle n'aurait d'intérêt ni pour les uns ni pour les autres. Il développe, par rapport à son environnement, cette idéologie mise en avant par les médias. Il devient une machine diabolisée de la révolte des Noirs. [...]
[...] Malcolm est sans repère, il est envoyé dans une maison de détention à Mason. Au lycée, il est parmi les plus doués et se distingue par des résultas brillants. Malcolm veut rentrer à l'université pour entamer des études de droit et devenir avocat mais ses professeurs le poussent à des études manuelles. C'est ainsi qu'il se rend compte que sa couleur de peau déterminera sa vie professionnelle. C'est là qu'il affirme qu'il rejettera cette société qui le rejette depuis sa naissance. [...]
[...] Malcolm veut devenir blanc physiquement, mentalement et dans les tenues vestimentaires. Puis il est arrêté le jour où il récupère une montre volée chez un réparateur et condamné à 10 ans de prison en février 1946. Au service de la Nation of Islam Malcolm Little entre à la prison de Charleston et reçoit régulièrement des lettres de son frère Philbert qui le forme à la haine du Blanc et à l'affirmation des Noirs. Lui qui ne savait user que de sa propre force pour se défendre, il se forme et disparaît cette personne qui en impose par sa seule prestance. [...]
[...] Cette personne que Malcolm a rencontré dix minutes change douze années de sa vie auprès des Black Muslims. A partir de ce moment, il dit qu'étant du ghetto, il servira le ghetto, la base. Le ghetto savait que je ne l'avais jamais oublié, je ne l'avais même pas quitté sinon par nécessité et j'y revenais toujours. J'avais l'instinct du ghetto, je sentais ses moindres poussées de fièvre, je parlais son langage, je savais aussi que le Noir le plus redoutable pour l'Amérique c'est celui du ghetto.( ) L'homme du ghetto, éternellement frustré, est un homme fébrile impatient de passer aux actes.( ) Le trafiqueur du ghetto exerce une grande fascination sur l'adolescent Une étincelle suffit, ces jeunes sont capables de toutes les violences. [...]
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