M. Foucault, 'Surveiller et punir'.

Résumé du document

M. Foucault a publié Surveiller et Punir en 1975. Il s'intègre dans une démarche globale de Foucault : dans L'histoire de la folie (1960), Foucault analyse les mécanismes d'enfermement et de production de normalité sociale, dans Les mots et les choses (1966), il constate 'la mort de l'homme' et l'existence d'une rupture fondamentale entre l'âge classique et aujourd'hui. Dans Surveiller et Punir il aborde la question du pouvoir, de ses techniques, des modalités de son exercice, de ses stratégies corporelles et de ses rapports avec le savoir et met à nouveau en évidence l'existence d'une rupture à l'âge classique dans les stratégies du pouvoir. Comme toujours dans la philosophie de Foucault, Surveiller et punir fonctionne par extrapolation d'une recherche historique plus précise. En l'occurrence Foucault étudie ici 'la naissance de la prison' et l'histoire des systèmes pénaux

Extraits

[...] En outre, le corps est ambivalent. Deux conclusions doivent alors être tirées : le champ du pouvoir est naturellement ouvert précisément parce qu'il est de type économique ; il opère non seulement négativement par exclusion mais aussi positivement par la définition de normes de conduite. "En fait, le pouvoir produit, il produit du réel"(p 196). " âme telle qu'il l'a décrit, ne naît pas fautive et punissable comme dans la théologie chrétienne mais elle naît précisément des procédures de punition, de surveillance, de châtiment et de contrainte. [...]

[...] Elle met en place le dispositif médico-répressif des personnes condamnées à perpétuité. Cette loi qui met en place un dispositif de contrôle étroit et permanent des condamnés est la juste réponse à 15 ans d'intervalle de l'abolition de la peine de mort. II) Le " biopouvoir " : une révolution ? 1. Un sens de l'histoire indéterminé et l'analyse de deux mouvements sociaux corollaires sur longue période peuvent apparaître contradictoires a priori. La clef explicite du travail de Foucault est donnée par le concept de biopouvoir. [...]

[...] Le passage du micro au macro est mal assuré dans Surveiller et punir. Foucault rejette d'avance dans une précaution scientifique l'extrapolation des systèmes de biopouvoir à l'échelle du macro- pouvoir et de l'Etat. Page 33, il rejette vivement l'approche en terme d'anatomie de l'Etat. Son étude n'est pas celle de Etat pris comme un corps mais ce ne serait pas non plus l'étude d'un corps pris comme un petit état Le corps politique se définit " comme l'ensemble des éléments matériels et des techniques qui servent d'armes, de relais, de voie de communication et de point d'appui aux relations microphysiques de pouvoir " mais ce schéma n'intègre aucun élément de volonté commune. [...]

[...] Foucault, "Surveiller et punir" Introduction M. Foucault a publié Surveiller et Punir en 1975. Il s'intègre dans une démarche globale de Foucault : dans L'histoire de la folie (1960), Foucault analyse les mécanismes d'enfermement et de production de normalité sociale, dans Les mots et les choses (1966), il constate " la mort de l'homme " et l'existence d'une rupture fondamentale entre l'âge classique et aujourd'hui. Dans Surveiller et Punir il aborde la question du pouvoir, de ses techniques, des modalités de son exercice, de ses stratégies corporelles et de ses rapports avec le savoir et met à nouveau en évidence l'existence d'une rupture à l'âge classique dans les stratégies du pouvoir. [...]

[...] Ainsi l'arbre fondé par Foucault dans Surveiller et punir est fertile. La démarche qui consiste principalement à trouver dans une innovation technique ou technologique l'origine d'un phénomène politique est en pleine expansion. En ce sens, le thème du biopouvoir ouvre la voie à un renouvellement original de la philosophie positiviste (discours sur l'esprit positif d'A.Comte plus particulièrement). III) Des dispositifs de contrôle du corps à la macrostructure de l'Etat : quelle articulation pour une philosophie politique complète ? La thèse du biopouvoir s'insère mal dans le travail de compréhension du pouvoir entamé à l'époque moderne. [...]