Lorsqu'au cours d'un procès, le jury juge non coupable un individu mentalement dérangé, c'est parce qu'il ne le juge pas responsable de ses actes ; on nie sa liberté, et on appuie cette négation en employant le terme d'aliéné. Pas de responsabilité sans liberté, c'est admis jusque dans la justice. Mais y a-t-il une liberté sans responsabilité ?
Il est important de bien comprendre les différents sens de l'idée de responsabilité afin de pouvoir répondre totalement à cette question. En effet, la responsabilité au premier sens du terme serait comprise comme obstacle à la réalisation du libre-arbitre, par exemple lorsque l'on parle de la responsabilité d'un enfant. Mais cette liberté qui se heurte à la responsabilité, qui est celle de « faire ce que l'on veut quand on veut » n'est qu'une définition de la liberté parmi d'autres, la réalisation immédiate du libre-arbitre ; on peut même parvenir à douter qu'elle soit une vraie liberté : obéir à ses désirs est une conception de la liberté ; obéir à la Raison en est une autre.
[...] L'homme ayant le choix, il est responsable de lui-même en tant que manière d'être : la plainte est absurde, puisque nous seuls avons décidé de ce que nous vivons, et si la situation est miséreuse, c'est nous même qui avons décidé de la trouver miséreuse : en elle-même, la situation ne peut être que neutre. Conclusion Liberté et responsabilité sont intimement liées. Si au premier abord, plus de responsabilités appelle moins de liberté, on se rend compte que toute responsabilité suppose d'abord la liberté, et enfin que la liberté est indissociable de la responsabilité dans le sens où tout homme libre est aussi responsable de lui-même, puisque libre de se choisir. [...]
[...] Mais ici, s'élève un paradoxe : choisir de ne pas choisir, cela reste pourtant un choix. III] La liberté appelle la responsabilité C'est endosser une autre responsabilité que de ne pas en accepter. L'homme est toujours libre de choisir, ou de ne pas le faire : mais il ne peut pas échapper à la liberté, et donc pas non plus à la responsabilité. Il est toujours responsable, même dans les situations où il le semble le moins : Sartre citera J. [...]
[...] Mais y a-t-il une liberté sans responsabilité ? La responsabilité comme obstacle à la réalisation du libre-arbitre Considérons la responsabilité au premier sens du terme, comme lorsque l'on parle, par exemple, de la responsabilité d'un enfant. Exemple courant : une femme refusant d'avoir un enfant trop jeune, en invoquant la cause du manque de liberté : l'enfant semble une contrainte: une jeune mère ne peut plus faire ce que bon lui semble, et continuer à mener une vie de jeune fille célibataire. [...]
[...] Être responsable d'un enfant n'implique pas la même forme de liberté qu'être responsable d'un acte. On a déjà vu que dans ce cas, la responsabilité ne va pas à l'encontre de la liberté, elle est en simplement indissociable : on ne peut être responsable d'un acte que si on a eu le choix. Nier une responsabilité, c'est nier sa liberté à un moment donné. L'idée du destin bannit l'idée de responsabilité et avec elle l'idée de liberté (déterminisme). Autre façon de repousser la responsabilité (et avec elle la liberté) : refuser de choisir. [...]
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