Dès que la liberté est devenue un objet majeur de la pensée philosophique, les stoïciens ont pris soin de montrer que l'on ne doit pas la confondre avec l'absence de contrainte. Ils ne voulaient pas dire que la liberté doit accepter quelques contraintes, mais bien au contraire que cette absence de contrainte ne garantit aucune indépendance de la volonté, car elle peut fort bien s'accompagner d'une dépendance de l'homme à l'égard de ses désirs.
[...] Si la liberté n'est pas assimilable à la réalisation illimitée de nos désirs, peuton la distinguer du bonheur au point de la faire coïncider avec l'action morale? C'est ce que fait Kant, dans une analyse rigoureuse qui s'oppose à nos préjugés.! ! I-Le travail de la volonté ! Dès que la liberté est devenue un objet majeur de la pensée philosophique, les stoïciens ont pris soin de montrer que l'on ne doit pas la confondre avec l'absence de contrainte. Ils ne voulaient pas dire que la liberté doit accepter quelques contraintes, mais bien au contraire que cette absence de contrainte ne garantit aucune indépendance de la volonté, car elle peut fort bien s'accompagner d'une dépendance de l'homme à l'égard de ses désirs. [...]
[...] Remarque : ne faites pas le contresens de penser que cette définition stoïcienne de la liberté serait une incitation à la passivité. Vouloir que les choses arrivent comme elles arrivent est une formule étrange, mais il ne s'agit pas de résignation. C'est au contraire une incitation à un effort extrême, sans doute inhumain, pour supprimer les désirs afin qu'ils n'interfèrent pas avec le cours des choses. Il s'agit d'éviter d'être dépendant du monde.! ! II-Kant, héritier et critique des stoïciens ! [...]
[...] La liberté serait donc la possibilité que nos intérêts ne soient pas le mobile de nos actions. Il faut donc que je me sente le devoir d'agir autrement que par intérêt. Mais ce devoir ne peut être imposé de l'extérieur, car c'est toujours par intérêt - désir de ne pas être sanctionné - que je respecte un ordre venu de l'extérieur.! ! ! La condition de possibilité de la liberté, c'est donc la présence en moi d'une conscience morale qui me dit Agis autrement que par intérêt C'est ce que Kant appelle l'impératif catégorique Lorsque mon action est motivée par cet impératif, je suis certain de ne pas être soumis à mes désirs. [...]
[...] Avec les stoïciens, la liberté devient incompatible avec le bonheur puisqu'elle impose la suppression des désirs.! La définition de Kant est à la fois plus sévère et plus humaine. Pour Kant, il n'est pas nécessaire de renoncer au bonheur pour être libre, il suffit que le désir ne soit pas la raison déterminante de mon action. Mais si mon action est faite d'abord en respectant l'impératif catégorique, et si elle est ensuite conforme à mon désir, alors je suis à la fois libre et heureux.! [...]
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