La contradiction est une relation d'exclusion entre deux termes. Par exemple, l'existence d'un cercle carré est contradictoire parce que la rotondité du cercle exclut le fait qu'il puisse y avoir, dans la même figure, les quatre côtés du carré. Des caractéristiques du carré ne peuvent pas exister en même temps que des caractéristiques du cercle. Elles s'excluent mutuellement (...)
[...] Ainsi considérée, la loi n'est évidemment plus en contradiction avec ma liberté. Elle est au contraire la ligne directrice que je me fixe en vue de parvenir à mes fins. Elle est pour moi un moyen de donner un sens, une direction et une cohérence à ma propre vie et, par là même, à ma liberté. Bref, la loi, loin d'exclure ma liberté, est ce qui la rend possible, ce dans quoi elle se concrétise. En effet, se donner à soi-même sa loi, c'est affirmer sa liberté, contre toutes les contraintes, tant intérieures (ses propres envies) qu'extérieures. [...]
[...] Elles n'appartiennent pas au domaine de la liberté, au domaine de la culture. Elles définissent, pour ma liberté, un cadre général, au sein duquel elle va pouvoir ou non s'exprimer. Par exemple, le fait que je sois mortel est une loi naturelle, contre laquelle je ne peux rien. Mais elle offre un cadre à ma liberté ; je suis contraint de prendre en compte le fait que je suis mortel dès lors que j'agis librement. Définition fonctionnelle : elle a pour fonction ou bien de régir les rapports entre les hommes au sein d'une société (loi politique ou juridique, comme les lois qui régissent les rapports sociaux à l'intérieur de l'entreprise ou bien encore les lois qui définissent et sanctionnent les crimes et les délits), ou bien de les obliger d'agir en vue de respecter une norme, une valeur (loi morale, comme la loi qui nous oblige de ne pas tuer un autre homme). [...]
[...] Problème : on pourra faire remarquer que la loi dont nous parlons est la loi que nous nous donnons à nous-même, en exerçant notre liberté. C'est donc une sorte de loi intérieure une loi qui a son origine dans le pouvoir que nous avons d'élaborer des lois et de nous y tenir. Mais qu'en est-il de toutes ces lois sociales et politiques qui m'imposent un certain comportement ? Ce n'est pas ma liberté qui s'en trouve à l'origine, mais une autorité qui, en apparence, m'est extérieure : l'autorité politique. [...]
[...] On parle de ma liberté. Or, celle-ci, j'ai le sentiment de la vivre immédiatement comme indépendance au sens faible du terme : je me sens libre (sentiment subjectif) lorsque je suis débarrassé de toute contrainte, lorsque je suis en situation de faire ce que j'ai envie de faire (Ainsi, quand un ami me demande si je suis libre ce week-end, c'est en ce sens qu'il entend le mot liberté Dans ce cas de figure, la loi peut apparaître comme une contrainte, qui peut limiter l'envie que j'éprouve de faire ceci ou cela (par exemple, la loi va m'interdire d'aller chasser le gibier d'eau à telle époque de l'année alors que j'en éprouve l'envie). [...]
[...] Dans ce cas, la loi peut être à la fois vécue et comprise comme une contrainte et, par conséquent, comme étant en contradiction avec ma liberté. Solution : si l'autorité politique est légitime (c'est-à-dire si elle œuvre pour l'intérêt général), alors la loi qu'elle m'impose ne contredit pas ma liberté. Puisqu'elle en est la condition de possibilité. Comme le dit l'adage Ma liberté s'arrête là où commence celle des autres ce qui signifie que les libertés doivent pouvoir coexister pour ne pas se nuire mutuellement. [...]
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