Par définition, l'historien est celui qui écrit des ouvrages historiques, qui enseigne ou étudie l'histoire. Le verbe « éviter » nous invite ensuite à nous interroger sur la nature du travail de ce dernier. En effet, précédant « interpréter », le verbe « éviter » nous laisse entendre qu'il est dans la nature de l'historien d'expliquer les faits, de leur donner un sens. Le sujet nous amène donc à réfléchir sur les capacités de l'historien à s'abstenir d'interpréter. Est-ce possible ? (...)
[...] Dans un souci d'objectivité et de véridicité, certains défendent à raison le fait que les historiens doivent s'efforcer de ne pas interpréter. Cependant, on ne peut pour autant attendre de l'historien qu'il réduise l'histoire à la simple relation des évènements. L'interprétation est une façon de s'approprier le monde, et dans notre cas, le passé. En effet, les faits ne sont pas accessibles en eux même. Il faut donc les élaborer, et là est le devoir de l'historien. Ce dernier va donc analyser les faits, les documents qu'il a en sa disposition pour ensuite construire des hypothèses qu'il vérifiera pour expliquer tel ou tel évènement. [...]
[...] Il semble que l'historien, en tant qu'être humain, ne puisse éviter d'interpréter. En effet, nous interprétons en permanence : nous cherchons un sens à tout, nous voulons tout expliquer. De fait, le langage lui-même est une interprétation. C'est ce qui nous permet de communiquer. Il y a donc déjà une interprétation préalable des objets qui nous entourent. Ainsi, un dessin abstrait ou une forme, par exemple, nous rappellera toujours quelque chose de connu, ce qui constitue de fait une interprétation. [...]
[...] En effet, précédant interpréter le verbe éviter nous laisse entendre qu'il est dans la nature de l'historien d'expliquer les faits, de leur donner un sens. Le sujet nous amène donc à réfléchir sur les capacités de l'historien à s'abstenir d'interpréter. Est-ce possible ? Certes, il est juste de penser que l'historien devrait se contenter de relater des faits sans les interpréter. On peut donc légitimement se demander si l'historien doit éviter d'interpréter. Cependant, il est important de s'attarder plus longuement sur le métier de l'historien. [...]
[...] Tout d'abord, il semble vrai et justifié de penser que l'historien doit éviter d'interpréter. C'est par exemple le cas de la doctrine du positivisme historique qui prétend à obtenir le réel déroulement de l'Histoire par une analyse objective des faits, écrits, et témoignages historiques. Les historiens plaçaient au centre de leur travail un fait ou un événement isolé, aspirant à obtenir une analyse totalement impartiale de cet événement. En effet, comme nous dit Halphen, l'analyse critique du document est tout le travail de l'historien qui doit s'effacer devant le témoignage Aujourd'hui, même si cette idée d'histoire positive a été quelque peu délaissée, certains pensent toujours qu'il faut que l'histoire soit objective. [...]
[...] De plus, on ne peut vouloir qu'un historien évite d'interpréter sous prétexte que le sens qu'il donne à tel fait est faux. Il existe une multitude d'interprétation possibles comme l'explique bien Rousseau dans : un fait est comme un objet, il a plusieurs facettes et d'une interprétation à l'autre, rien n'a changé que l'œil du spectateur En effet, un même événement peut être étudié sous différents points de vue, mais il reste le même. L'interprétation est donc nécessaire dans le travail de l'historien car elle permet de comprendre certains faits du passé qu'on ne comprend pas d'emblée. [...]
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