Lecture analytique de la lettre CLXI des Lettres Persanes

Thèmes abordés

Lettres Persanes, despotisme, révolte de Roxane, valorisation de la femme, éclatement des illusions

Résumé du document

Adresse de la lettre « Roxane à Usbek »: le dernier mot du roman revient à une femme.
Champ lexical de la tromperie « trompé, séduit, se jouer »: la femme utilise les armes à sa disposition pour affirmer son existence.
Antithèse « affreux sérail / lieu de délices et de plaisirs »: renversement de point de vue, le sérail, lieu consacré au plaisir des hommes, devient l'instrument des femmes.
Jeu sur les pronoms « tu » et « je », le « je » essayant de contraindre le « tu »; ce pouvoir est définitivement rejeté par le « non ».

Extraits

[...] Lecture analytique de la lettre CLXI des Lettres Persanes En quoi cette lettre marque-t-elle l'échec du despotisme ? [...]

[...] Le pouvoir est renversé par les femmes pour dénoncer le despotisme La révolte de Roxane qui meurt pour la liberté Adresse de la lettre Roxane à Usbek le dernier mot du roman revient à une femme Champ lexical de la tromperie trompé, séduit, se jouer la femme utilise les armes à sa disposition pour affirmer son existence Antithèse affreux sérail / lieu de délices et de plaisirs renversement de point de vue, le sérail, lieu consacré au plaisir des hommes, devient l'instrument des femmes Jeu sur les pronoms tu et je le je essayant de contraindre le tu ce pouvoir est définitivement rejeté par le non Position de sujet du groupe nominal le poison : arme féminine par excellence dans la littérature (pensez à Didon, à Phèdre), c'est bien la mort qui domine cette dernière lettre Emploi du présent à valeur de futur proche je vais mourir qui s'accélère dans un présent d'énonciation je meurs : urgence de la mort à venir, dernier instant de vérité, sorte d'ultime confession où la vérité des êtres peut surgir Présence du je dans la dernière phrase je me meurs avec forme pronominale du verbe : le je exerce son pouvoir sur lui-même et exprime ainsi la liberté finale de son esprit La valorisation de la figure féminine Antithèse vivre dans la servitude / toujours été libre la condition de la femme est considérée comme un esclavage, mais dissociation entre la contrainte du corps et la liberté de l'esprit ; manifestation des idéaux des Lumières qui revendiquent la liberté Position de sujet du pronom je dans l'énumération des quatre premières propositions : la femme, soumise au pouvoir de l'homme tout au long de l'intrigue romanesque, se réapproprie l'action, l'initiative et la domination sur le tu qui est cantonné à un rôle passif, objet dans je t'ai trompé déterminant possessif dans les trois autres propositions Subordonnée de condition si tu m'avais bien connue les hommes ne cherchent pas à connaître la vérité des femmes, se contentant de leurs propres illusions Négation restrictive que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices Roxane rappelle le rôle de la femme tel qu'il est défini par les hommes pour mieux le rejeter Le démasquement et l'échec d'un maitre tyrannique Négation restrictive que je ne fusse dans le monde que pour adorer tes caprices Roxane rappelle le rôle de la femme tel qu'il est défini par les hommes pour mieux le rejeter Opposition entre tes lois et celles de la nature Roxane rejette les lois édictées par les hommes au nom d'un principe supérieur, la nature; elle retourne contre Usbek ses propres arguments puisque celui-ci a soutenu cette thèse tout au long du roman en refusant de l'appliquer à son propre cas ; conviction révolutionnaire contre le despotisme, d'où qu'il vienne, Roxane met Usbek en accord avec lui-même contre son gré Champ lexical de la soumission sacrifice, abaissée, lâchement, profané, soumission qui exprime la position des femmes face au despotisme des hommes Adverbe toujours qui lie l'esprit et la liberté ou l'indépendance : quelle que soit la contrainte que l'on peut exercer sur les corps, l'esprit a toujours la possibilité de rester libre Présence du je dans la dernière phrase je me meurs avec forme pronominale du verbe : le je exerce son pouvoir sur lui-même et exprime ainsi la liberté finale de son esprit II. [...]