Fasciné par la Révolution française, dans laquelle il voit un progrès incontestable de la morale, Kant est un philosophe dont l'oeuvre très riche trahit sûrement une vie dénuée de toute relation. Affublé d'une psychorigidité effrayante, Kant vécut reclus toute son existence. On pourrait en langage freudien y voir le névrosé par excellence (...)
[...] nous di- il dans son Anthropologie du point de vue pragmatique. Il faut faire son devoir, ne pas y prendre de plaisir car l'action sous l'emprise de l'émotion n'est que réaction pour Kant. Voilà donc le programme de conversion de l'homme à sa propre humanité, purger l'homme da sa sensibilité, de l'émotion jusqu'à la passion pour qu'il puisse ainsi se diriger vers une vie certes austère et dénuée de toute satisfaction mais qui manifestera selon Kant la seule possibilité d'éprouvé sa raison et le respect de la morale. [...]
[...] On trouve dans cet indifférentisme les prémisse de ce qu'il conviendra plus tard d'appeler le nihilisme avec des représentants illustres comme Schopenhauer . Dans sa philosophie, Kant propose un remède adapté à son temps et nous invite à oublier l'Eglise, nous pouvons fonder la foi sur la Raison et réconcilier ainsi les deux éléments. Dans la deuxième édition de 1787 (édition Kant rajoute une préface et avoue avoir limité le savoir pour laisser plus de place à la foi. Dans Le Canon de la Raison Pure il veut sauver la liberté et la morale. [...]
[...] La Critique de la Raison Pure limite les champs de la connaissance qu'on retrouve dans la Critique de la Raison Pratique (on retrouve l'absolu goût pathologique des allemands selon les propres mots de Kant). La Critique de la Raison Pratique affirme l'aspect indépassable de l'éthique, séparable de la religion. La Raison seule peut donner du poids à la foi. (à l'inverse ici de la position de Kierkegaard, qui critique violemment l'église danoise). Kant pense qu'on peut rationaliser la foi pour que chacun soit croyant et non superstitieux. Il parle alors d‘exaltation mystique, écueil à la foi tout comme le scepticisme arrogant (d'un homme sans Dieu). [...]
[...] Kant désensibilise donc l'éthique rousseauiste dont il s'inspire pourtant fortement et fonde le devoir sur le désintéressement, le pur respect de la foi morale. L'honnêteté de marchand nous dit-il n'est pas pure mais résulte d'un calcul économique censé lui permettre de ne pas perdre de clients. La vraie honnêteté n'existe que quand on ne peut rien y gagner. Le devoir de sincérité est donc inconditionnel chez Kant, il faut toujours dire la vérité et il n'existe pas d'exception à cet impératif catégorique. [...]
[...] Chez Kant, dès que l'intérêt apparaît, l'éthique disparaît car l'éthique ne se fonde que sur l'impersonnel et le pur respect de la loi morale. Ainsi, reprenant sa métaphore du marchand, il pense que son désintéressement, absent au début se forgera par l'habitude, par l'exercice contraignant mais répété de l'honnêteté. Kant envisage ainsi un progrès de l'espèce humaine et non de l'individu. Succès donc car cette morale kantienne est très utile à l'éthique médicale car elle est intemporelle et inconditionnelle. Respecter l'humanité en l'homme pour mieux oublier son altérité, c'est bien là la force de cette éthique, qui se situe au-delà de l'empirisme. [...]
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