Kant a été précepteur quelque temps, et prétend avoir été un très mauvais « gouverneur ». Il donne pendant dix ans des cours de pédagogie à l'université de Königsberg, et les questions théoriques de l'éducation sont très présentes dans son oeuvre.
[...] Or, s'il doit sortir de la nature c'est qu'il est au départ de la nature. Pourtant, Kant soutient : L'homme ne peut devenir homme que par l'éducation. Il n'est que ce que l'éducation fait de lui Mais les germes qui sont en l'homme interdisent de penser l'éducation comme un pur dressage - même si l'idée de dressage se rattache à l'idée d'insertion dans la civilisation mais bien comme la réalisation de potentialités, où l'éducation est le point d'articulation entre nature et culture. [...]
[...] Le travail est ce qui fait la dignité et la grandeur de l'homme, et qui contribue à ce qu'il se construise lui-même. Mais précisément parce que l'homme n'est pas déterminé par sa nature, le développement des dispositions naturelles ne s'effectue pas spontanément. D'où la nécessité de la discipline. L'homme a fondamentalement des dispositions au bien, mais il a aussi des dispositions à l'expression d'une liberté débridée. C'est pourquoi la discipline est l'une des formes fondamentales de la culture, en tant qu'elle bride la nature. La discipline est l'aspect négatif de l'éducation. [...]
[...] Une génération éduque l'autre. Ce regard prospectif est plein d'espoir Il est possible que l'éducation devienne toujours meilleure, et que chaque génération, à son tour, fasse un pas de plus vers le perfectionnement de l'humanité ; car c'est au fond de l'éducation que gît le grand secret de la perfection de la nature humaine / / C'est une chose enthousiasmante de penser que la nature humaine sera toujours mieux développée par l'éducation et que l'on peut parvenir à donner à cette dernière une forme qui convienne à l'humanité. [...]
[...] La discipline serait donc le seul moyen de sauver la liberté. Le paradoxe est que pour atteindre la véritable liberté, l'homme a besoin d'un maître Cette formule provocante est énoncée par Kant dans son opuscule de 1784, Idée d'une histoire universelle au point de vue cosmopolitique : L'homme est un animal qui, du moment où il vit parmi d'autres individus de son espèce, a besoin d'un maître un maître qui batte en brèche sa volonté particulière, et le force à obéir à une volonté universellement valable, grâce à laquelle chacun puisse être libre Il faut donc, au moins au départ, une volonté extérieure, qui résiste, et qui aide l'enfant, en le contraignant, à s'orienter vers le meilleur de lui-même. [...]
[...] KANT : Sortir de l'animalité Kant a été précepteur quelque temps, et prétend avoir été un très mauvais gouverneur Il donne pendant dix ans des cours de pédagogie à l'université de Königsberg, et les questions théoriques de l'éducation sont très présentes dans son oeuvre. Les textes traduits sous le nom de Traité de pédagogie (Trad. J. Barni, Hachette) ou de Réflexions sur l'éducation (Trad. A. Philonenko, Vrin) sont des notes de cours de Kant, étalées sur dix ans (1776-1787), et regroupées par l'un de ses disciples, à la demande de Kant en 1803. Le plan est un peu incertain, il y a des redites. [...]
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