Philosophie littérature mal
Dissertation entièrement rédigée abordant le thème du mal.
[...] Nous, échouer ? Chevillez seulement votre courage au point résistant, et nous n'échouerons pas assure Lady Macbeth 7). Le mal se sachant a plus de chance de rester impuni. Thérèse, dès lors qu'elle se voue au mal, voit littéralement sa force décupler : Elle avait pris du nerf et du noir. Elle s'était durcie et allumée. Son approche chauffait comme l'approche d'un tison. Et lorsqu'elle riposte aux attaques de Firmin : Ses coups étaient précis et auraient pu facilement être mortels. [...]
[...] C'est pourquoi le vicaire critique si sévèrement l'orgueilleuse philosophie : renversant, détruisant, foulant aux pieds tout ce que les hommes respectent, [ces philosophes] ôtent aux affligés la dernière consolation de leur misère, aux puissants et aux riches le seul frein de leurs passions ; ils arrachent du fond des cœurs le remords du crime, l'espoir de la vertu, et se vantent encore d'être les bienfaiteurs du genre humain L'homme qui cède à ces sophismes voit sa vie s'écouler dans un perpétuel flottement. III.3 Un savoir non su : le rôle de l'inconscient Connaître ce que j'ai fait ! Mieux vaudrait ne plus me connaître ! s'écrie Macbeth après son crime 2). En plus d'un endroit, la pièce de Shakespeare met en scène un savoir insu, parce que refoulé, qui est le propre de l'inconscient. Ainsi de l'hallucination du spectre de Banquo (III, : l'inconscient sait et avoue ce que la conscience refuse de reconnaître. [...]
[...] : non seulement son acte est volontaire, mais il ne se soutient que par la volonté, la passion mauvaise (l'ambition) étant désarçonnée par une passion plus bienveillante (la pitié). De même, chez Thérèse, le mal est entièrement prémédité. Rien d'innocent dans ce qu'elle accomplit. Avoir conscience du mal qu'elle fait est même ce qui la pousse à commettre le mal : elle ne poursuit aucun bénéfice matériel, mais simplement une plus grande conscience d'elle-même et de son identité. C'est pour combler son vide intérieur qu'elle se jette à corps perdu dans le mal. Le mal n'est pas pour elle un moyen mais une fin. [...]
[...] Si c'était gratuit ce serait trop beau II.3 Seule l'âme consciente du mal peut parler du mal Thérèse, parce qu'elle s'est vouée au mal, est capable de le voir là où les innocents ne voient que des Saintes Familles à perte de vue : cheval et voiture, ça ne vient pas par l'opération du Saint-Esprit. Mets tes sous à couver, ça ne rapporte guère. Il te faut cent ans. Défonce le poulailler du voisin : ça, c'est de la volaille ! La nuit noire, quelle belle institution ! L'âme consciente du mal qu'elle commet révèle le mal dans le monde. Le vicaire lui-même ne peut parler du mal que parce qu'il en a lui- même l'expérience. [...]
[...] La connaissance du mal qu'on commet n'est-elle pas toujours équivoque, tendue entre savoir et non-savoir ? III. Le savoir du mal est toujours ambigu III Le double discours du mal La narratrice antagoniste des Ames fortes met en scène une Thérèse moins dominatrice qu'elle ne le prétend, et surtout moins sûre d'elle- même et de sa malignité : une pauvre femme, manipulée par un mari violent puis désireuse de venger la disparition de sa mère substitutive. Cette contre- version introduit un doute sur le récit de Thérèse : le sadisme délibéré que revendique la vieille femme au soir de sa vie n'est-il pas une pure construction de l'imaginaire, une légende élaborée pour compenser un destin davantage subi qu'assumé ? [...]
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