L'altérité, l'autre n'existe jamais en soi. C'est le résultat d'un processus de construction se transformant parfois en stigmate comme si l'autre avait un sens. Ce contact entre les « sauvages » et nous a toujours été asymétrique en raison de l'entreprise coloniale (politique d'assujettissement) et car ce sont des sociétés orales. Mais l'Occident s'est engagé dans l'écriture et a valorisé autour de l'écrit une vraie mémoire.
La discipline anthropologique est occidentale : c'est l'unilatéralité qui pose un certain nombre de problèmes. Qu'est-ce que l'Autre ? Les premiers découvreurs notent des différences, des écarts portés d'abord sur le corps de l'autre (couleur). On n'a cessé de distinguer les sauvages. Fabriquer une différence, c'est façonner une idéologie de l'autre. Par la différence, nous oublions ce qui nous ressemble.
Levi-Strauss rappelle qu'on pourrait très bien faire une liste des choses identiques entre nous et le sauvage (Race et histoire). Mais marquer la différence, c'est se construire nous-mêmes. La différence rappelle aussi l'extériorité : ils sont différents de nous. La fabrication des différences marque une frontière. Etre différent d'eux est une mise à distance, un réconfort. Ils se situent dans un entre-deux entre l'homme et l'animal.
[...] Qu'est-ce que l'Autre ? Les premiers découvreurs notent des différences, des écarts portés d'abord sur le corps de l'autre (couleur). On n'a cessé de distinguer les sauvages. Fabriquer une différence, c'est façonner une idéologie de l'autre. Par la différence, nous oublions ce qui nous ressemble. Levi-Strauss rappelle qu'on pourrait très bien faire une liste des choses identiques entre nous et le sauvage (Race et histoire). Mais marquer la différence, c'est se construire nous-mêmes. La différence rappelle aussi l'extériorité : ils sont différents de nous. [...]
[...] Rapidement, l'image devient négative. On souligne les différences en y mettant de l'infériorité. La nudité devient animale, on met l'accent sur ce qui manque à ces peuples. Ils n'ont pas de Dieu, de lois : Sans foi, sans loi, sans Roi Construire un sauvage permet de légitimer les actions interventionnistes de l'époque : ils n'ont pas de foi, on envoie les Jésuites. On fait connaître ces sauvages. L'écriture est la pensée légitime et fixe la stigmatisation. Le sauvage devient prisonnier de cette fixité d'une écriture qui est violente. [...]
[...] Conclusion : Nous sommes aujourd'hui en train de reconstruire une image, qui est une autre manière de les sublimer avec l'idée qu'il faut protéger le primitif de lui même, ne pas le voir disparaître. On refuse ainsi leur changement. Bibliographie . Race et histoire - suivi de Race et culture - par Claude Lévi- Strauss. Éditions Albin Michel (Paris) . Introduction à l'ethnologie et à l'anthropologie par Jean Copans. Éditeur : A. Colin (Paris, 2010) . La controverse de Valladolid par Jean-Claude Carrière. [...]
[...] Peut-on faire la guerre aux Indiens ? C'est la controverse de Valladolid qui oppose Sepulveda et Las Casas. On nie les droits des Indiens, car ils ne sont pas nos égaux. Il y a une dispute juridique qui donne un nouveau genre littéraire, une science juridique. On découvre, on raconte, on transforme. Il y a une réflexion sur le traitement du sauvage. C'est une mission religieuse et politique que de le transformer. Il faut le rapatrier dans la réalité. Il y a les dangereux permanents que l'on massacre : on ne tue pas des hommes. [...]
[...] Il va y avoir une humanisation de l'Autre. Apparaît alors le mot primitif celui qui est à l'origine tandis que nous, nous avons évolué. S'ils se sont arrêtés, ils sont néanmoins liés à nous. On a alors en tête l'image d'une chaîne de civilisation, du développementalisme. Ils ne sont plus à l'extérieur de l'humanité, mais sont porteurs d'un temps passé. Ils seront ce que nous sommes. Ils sont ce que nous fûmes. On mène de grandes enquêtes, on consigne les différences que l'on souhaite analyser. [...]
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