Espace, espace continu, espace homogène, théorie kantienne de l'espace, Pascal
Mesurer c'est précisément reporter un segment d'une longueur déterminée sur des segments de longueur indéterminée. Il est remarquable que la science ne parvienne à exprimer l'univers et à le conquérir qu'en transposant dans l'espace les données de l'expérience immédiate. Par exemple, la sensation musculaire de poids, subjective et imprécise est remplacée par une lecture dans l'espace : la position de l'aiguille de la balance.
[...] Au contraire l'unité de l'espace loin d'être abstraite, après coup, de représentations particulières, est une donnée première, antérieure à toute composition, objet d'une pure intuition. Ce sont au contraire les parties de l'espace qui sont obtenues après coup par division. Kant attire notre attention ici sur un fait particulier : la main gauche et la main droite (ou si l'on préfère une main et une image dans un miroir) ne sont pas conceptuellement différentes (cinq doigts, des ongles, des phalanges, etc.). [...]
[...] Au début le corps propre est la perspective privilégiée, exclusive, autour de laquelle l'enfant organise son espace (égocentrisme). Il faut plusieurs années pour que l'enfant considère son corps comme un objet parmi les autres et sache situer les mouvements de son corps par rapport aux objets (comme il situe les mouvements des objets par rapport à son corps). L'espace euclidien et newtonien n'est donc pas une forme immédiate, nécessaire et universelle de la perception. Il suppose un certain niveau de rationalisation scientifique. [...]
[...] Au niveau de l'existence spontanée (c'est vrai de l'homme comme de l'animal) l'espace n'est nullement homogène. Il est primitivement comme l'a montré Lewin un champ de moyens et de fins (means-ends-field) dont toutes les régions n'ont pas un intérêt équivalent (par exemple, dans votre salle de classe la porte d'entrée, les fenêtres, la chaire du professeur, les bancs les plus proches et les bancs les plus reculés ne sont pas des lieux quelconques mais des régions qualifiées ayant chacune sa valeur propre d'attraction et de répulsion pour chacun de vous). [...]
[...] Il est universel car les constructions a priori de la géométrie sont valables universellement. Le caractère essentiel du cadre spatio- temporel est donc son idéalité transcendantale. Idéalité puisqu'il n'est qu'une forme subjective de ma perception ; idéalité transcendantale parce qu'il est une condition a priori universelle et nécessaire de toute connaissance. Le cadre spatio-temporel est transcendantal parce qu'il est ce sans quoi je ne puis me représenter le monde. Mais l'espace et le temps à côté de leur caractère d'idéalité transcendantal présentent un aspect de réalité empirique. [...]
[...] Par exemple, la sensation musculaire de poids, subjective et imprécise est remplacée par une lecture dans l'espace : la position de l'aiguille de la balance. La sensation de température qui est confuse et trompeuse, parce qu'elle exprime la relativité très complexe de mon organisme au milieu (mon organisme est lui-même source de chaleur et je trouve les objectifs chauds ou froids selon leur conductibilité thermique) est remplacée par la lecture du thermomètre ; c'est-à-dire par l'appréciation visuelle de la dilatation d'une colonne d'alcool ou de mercure dans un milieu donné et par la mesure de cette dilatation sur une règle graduée. [...]
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