Introduction à la Philosophie d'Emmanuel Kant. Analyse des 3 grandes oeuvres d'Emmanuel Kant : les trois Critiques. La Critique de la Raison Pure aborde le problème de la connaissance et de ce que l'on peut connaître, la seconde aborde le problème du bien et du mal, de la morale. La troisième critique, la Critique de la Faculté de Juger, concerne la question du beau, et également celle du sublime.
Emmanuel Kant a souvent pour réputation d'être un philosophe obscur dont les textes sont hermétiques et difficilement compréhensibles. Mais il ne faut pas se limiter à ce constat, qui n'est par ailleurs pas faux. Kant est un auteur difficile, mais pas impossible, et il répond finalement à des questions simples et universelles comme le sont les suivantes : que puis-je connaître ? Qu'est-il permis d'espérer ? Que dois-je faire ? Il aborde ainsi des domaines aussi variés que la connaissance, la morale, la religion, mais encore la liberté et la paix.
[...] Ce qui nous intéresse, c'est la sensation que la nature nous ferait spontanément don d'une beauté. Encore une fois, l'esthétique kantienne est détachée de la connaissance ; elle est neutralisante, ce qui signifie que pour ressentir ce qui est beau, il faut neutraliser ses connaissances, neutraliser la raison pure, oublier ce que savons vrais, ce que nous pensons mutile. En résumé, pour que l'expérience esthétique soit totale, il faut renoncer à l'expliquer. Venons-en, après ces quelques routes sinueuses, à la question du sublime à proprement parler. [...]
[...] Ici, il faut distinguer la morale de plusieurs choses. Dans un premier temps, séparons la morale du droit. Pour le penseur de Königsberg, la sphère de la moralité est celle de la subjectivité intérieure. Or, le domaine du droit est le domaine de la justice, de la légalité. De plus, il faut aussi bien comprendre que l'immense majorité de nos actes ne relèvent pas de la sphère morale. Par exemple, le fait de fumer, d'être homosexuel ou d'être boucher sont distincts de maximes morales. [...]
[...] Kant est démocrate sur ce point : la raison pratique concerne tout le monde, tout comme l'autonomie qu'elle fonde. En ce qui concerne la place de la technique chez Kant, il n'est ni rousseauiste, ni un fervent défenseur du progrès moral parallèle au progrès technique. Pour le penseur des lumières allemandes, le progrès technique ne vaut que pour les impératifs techniques. En d'autres termes, la technique est clairement distincte de la morale, et d'un quelconque progrès dans ce domaine. En revanche, Kant accorde plus de place à la culture qu'il n'en accorde à la technique. [...]
[...] Pour les deux philosophes, la connaissance scientifique a besoin d'un préalable sensible. Mais ce qui les distingue, c'est le domaine de ce qui peut être pensé, comme nous l'avons déjà expliqué. Et c'est justement dans le troisième chapitre, la Dialectique transcendantale que Kant traite de la métaphysique, de ce que l'on peut penser : Dieu, le moi, le monde. Le philosophe allemand s'oppose à toute une tradition philosophique qu'il appelle la métaphysique dogmatique qui va de Platon à Leibniz, en passant par Descartes. [...]
[...] Pour le philosophe allemand, il n'y a pas l'once d'une hésitation. L'histoire est le fait de la liberté des hommes. En fait, pour Kant, on peut dire qu'entre la liberté et la science, il faut choisir. Chez Descartes, en revanche, on peut dire qu'il existe un savoir central, fondamental, qui est le savoir mathématique. Et il n'y aurait au-delà de la vérité objective chez le philosophe français. En reprenant la distinction que l'on a faite précédemment, il n'y a pour Descartes que ce qui se connaît. [...]
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