Dissertation de philosophie sur le sujet suivant : "Pourquoi refuse-t-on la conscience à l'animal ?".
[...] On ne peut, semble-t-il, faire de l'animal une machine ; pas plus qu'on ne peut faire de l'animal un homme : leur type de conscience, leurs pensées sont radicalement différentes, et il ne s'agit pas de quitter l'anthropocentrisme pour l'anthropomorphisme, accordant ainsi à l'animal les droits de l'homme. Sans humaniser l'animal (ce qui serait ne pas reconnaître son identité propre) en lui accordant une conscience réflexive, on peut cependant reconnaître que refuser toute conscience à l'animal, c'est appuyer sur des raisons scientifiquement et moralement douteuses. [...]
[...] L'animal ne doit pas obtenir plus de considération que la machine, car il ne s'en distingue pas ; la considération que l'on peut avoir pour lui est donc avant tout utilitaire. Il y a donc un intérêt à refuser la conscience à l'animal : la possibilité d'une domination sans mauvaise conscience pour l'homme. Mais peut-on réduire aussi facilement l'animal à une machine ? III) On ne refuse pas toute conscience mais un certain type de conscience la sensibilité en question Pour Descartes la pensée signifie aussi la sensation et le sentiment, qui sont le reflet dans l'âme de ce qui touche notre corps. [...]
[...] Le refus de la conscience implique le refus de la pensée. On peut définir la pensée par la conscience selon Descartes : Par pensée j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes Le signe extérieur de la pensée est le langage ; or les animaux ne parlent pas pour Descartes : ils prononcent des sons issus de mécanismes, mais ne peuvent modifier leur langage ; le perroquet peut répéter des phrases en fonction d'un stimulus, mais pas répondre à la situation, dialoguer. [...]
[...] Refuser la conscience, c'est donc refuser la pensée, l'âme toute entière et donc la sensibilité. Or si l'observation d'instincts montre que l'on doit refuser à l'animal une conscience réflexive, telle que définie dans la première partie, l'observation parallèle d'une sensibilité animale permettrait de lui accorder une conscience phénoménale. Kant accorde d'ailleurs que l'animal se sent, alors que l'homme se pense. L'animal n'est donc pas une pure machine. Mais la notion de conscience qui conviendrait à ces observations sur la sensibilité animale n'est pas celle qui convient à l'homme. [...]
[...] On peut donc conclure, par observation et par raisonnement, que l'animal n'a pas de conscience. Par ailleurs il semble que le caractère héréditaire, non variable de l'instinct montre la prééminence de l'espèce sur l'individu dans le règne animal. Or la conclusion chez l'homme est intimement liée à la conscience de soi : Kant reconnaît à l'homme la capacité de dire je grâce à l' unité de conscience qui persiste à travers les changements subis. Il se distingue ainsi de l'animal, incapable de cette pensée de soi-même comme individu. [...]
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