Sécurité et insécurité ne sont pas des notions figées, elles sont fonction du type de société et de la protection accordée par chacune d'elles. Les sociétés modernes se sont construites sur le terreau de l'insécurité parce que ce sont des sociétés d'individus qui ne trouvent pas en eux la capacité de se protéger.
Le sentiment d'insécurité vient du décalage entre l'attente de protection et celle effectivement donnée par la société. Insécurités civile et sociale sont intrinsèquement liées et combattre l'une permet d'endiguer l'autre. S'interroger sur les protections civiles et sociales c'est s'interroger sur la prolifération de l'aversion au risque qui fait que les individus ne se sentent jamais en sécurité...
[...] On entre ainsi dans un cercle vicieux et, comme avec l'oeuf et la poule, on ne sait plus ce qui est à l'origine de quoi. Tout ce dispositif était-il vraiment justifié ou bien est-ce lui qui a crée le sentiment d'insécurité ? Plutôt que de conforter les individus dans leur crainte, justifiée ou non, ne devrait-on pas essayer de recadrer les choses en leur faisant comprendre que les risques ne sont finalement pas si nombreux? Le problème est que tenir ce discours aujourd'hui reviendrait à invalider la politique que l'actuel gouvernement s'est attaché à mettre en place depuis deux ans, et c'est certain, aucun gouvernement ne prendrait ce risque puisque cette politique a semblé malgré tout plaire aux Français. [...]
[...] Insécurité et protection ne sont donc pas deux termes exclusifs. Etre protégé signifie aujourd'hui faire partie d'un système de protection, de sécurisation. Mais le problème vient du fait que celui-ci n'est pas infaillible et qu'il porte en lui le risque de décevoir les individus à la moindre menace. On peut dire que la recherche de protection, au travers de ce système, créé elle- même de l'insécurité. Sécurité et insécurité ne sont pas des notions figées, elles sont fonction du type de société et de la protection accordée par chacune d'elles. [...]
[...] Hobbes voyait dans l'Etat absolu la seule et ultime réponse à cette exigence de protection totale : en monopolisant tous les pouvoirs politiques l'Etat absolu libère les individus qui peuvent se consacrer entièrement à leur sphère privée. Selon lui, être protégé n'est pas un état naturel et vivre en société est une menace si personne n'est là pour harmoniser les intérêts et volontés. Combattre l'insécurité est indispensable pour vivre ensemble. Hobbes inspirera plus tard les libéraux. Locke par exemple, pensait également qu'il est nécessaire d'être protégé pour vivre en société. Mais pour lui la protection vient de la propriété. [...]
[...] Ce n'est pas sur la forme que peut être critiqué cet ouvrage, mais bien plus sur le fond. Il me semble, que Robert Castel a oublié quelques éléments ou plutôt quelques arguments à l'appui de son raisonnement. Dans sa toute première partie, l'auteur nous explique que les sociétés plus anciennes étaient plus solidaires, que les individus existaient en tant que membre d'un groupe social ou d'une communauté et qu'ils étaient protégés par ces relations de dépendance et d'interdépendance les uns avec les autres. [...]
[...] Insécurités civile et sociale sont intrinsèquement liées et combattre l'une permet d'endiguer l'autre. S'interroger sur les protections civiles et sociales c'est s'interroger sur la prolifération de l'aversion au risque qui fait que les individus ne se sentent jamais en sécurité. La sécurité civile dans l'Etat de droit Dans les sociétés anciennes, la sécurité était assurée par la place qu'occupait l'individu dans sa famille, sa communauté, dans les milieux ruraux comme urbains. Elle dépendait de la force de ses attaches. Les sociétés étaient beaucoup plus encadrées, assurées. [...]
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