Cours de philosophie basé sur les idées et citations de philosophes sur l'inconscient. Dans ce document, vous trouverez les idées de philosophes comme Spinoza, Freud, Alain, Merleau-Ponty et Bergson.
[...] Pour prendre un exemple simple dans le domaine de la nature et de l'action, les lois de la pesanteur font que sur terre un objet plus lourd que l'air tombe. Pourtant, une connaissance de ces lois peut nous conduire à faire voler un avion. Ceci ne consiste pas à changer les lois existantes, ce qui est impossible, mais à les connaître pour mieux les utiliser. Dans la même perspective, il ne s'agit pas de simplement condamner un cleptomane pour la déviance de ses comportements, mais bien plutôt de comprendre ce qui le pousse à agir de la sorte. [...]
[...] Freud s'attache ici à montrer l'illusion dans laquelle se trouve celui qui croit que le psychisme se réduit au conscient et qui refuse l'hypothèse d'un inconscient psychique. Le terme d'inconscient n'est pas alors réservé à ce qui n'est pas actuellement conscient, mais à ce qui ne peut en aucun cas devenir conscient de soi-même. Ce renvoi vers un autre que la conscience n'est pas alors sans poser problème. Affirmer l'inconscient, c'est admettre que le sujet ne maîtrise ni ses goûts, ni son comportement, ni ses pensées, ni ses paroles. Comment alors dans ces conditions parler de liberté, de responsabilité et de morale ? [...]
[...] Les mots et les concepts réduisent le réel aux exigences de l'action et ne nous le font donc pas saisir entièrement. C'est ce qui conduit, par exemple, Bergson à distinguer le temps du physicien de la durée véritable. Pour nous repérer dans le temps, nous le découpons en minutes, secondes or, dans sa réalité, le temps est indivisible, puisque le diviser c'est l'arrêter. La vraie perception du temps n'est donc pas celle que notre intelligence construit, mais celle que notre intuition appréhende lorsqu'elle le saisit comme indivisible et continu. [...]
[...] Il se pourrait donc que des représentations échappent au je pense échappent à notre conscience. Or, elles peuvent y échapper de diverses manières : certains souvenirs, certaines pensées peuvent être actuellement absents de ma pensée consciente et revenir par un effort volontaire ; mais d'autres peuvent échapper au pouvoir et à la maîtrise de la conscience, être, à proprement parler, inconscientes. Quelles sont alors les conséquences de l'hypothèse de l'inconscient sur la conception de l'homme ? Que se passe-t-il alors si le je pense ne parvient pas à accompagner toutes mes représentations ? [...]
[...] Alain ne voit donc dans l'inconscient qu'une soumission aveugle à des idoles. Or, si l'hypothèse de l'inconscient reconnaît que la toute puissance du moi et de la volonté n'est qu'une illusion, elle ne conduit pas nécessairement à excuser tout comportement, toute attitude, à nier la liberté et la responsabilité de chacun. Alain s'efforce ici de sauver la volonté et l'autonomie du sujet, mais n'est-ce pas déjà tout simplement nier toutes les situations nombreuses où nous ne pensons ni ce que nous voulons, ni ce que nous croyons vouloir ? [...]
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