Nous cherchons tous la reconnaissance des autres, nous savons par expérience que nous devons être un peu « comédien » pour obtenir des autres ce que nous voulons. Seulement parfois nous nous prenons au jeu, et ne pouvons plus faire la différence entre l'être et le paraître ...
(Réponse 1 :) A première vue, l'homme est bien voué à jouer un personnage, ce qui ne signifie pas forcément qu'il n'est qu'un hypocrite et un esclave ! « Être voué à » signifie à la fois que l'on est comme conditionné à participer de gré ou de force à la société, mais aussi à vouloir incarner un rôle qui nous satisfait. « Vouer » ressemble à « vocation » et « dénouement ». Autant dire que l'homme est voué à jouer un personnage, et que ce n'est finalement pas un drame pour lui. Il s'adapte.
Exemple : On demande à un lycéen de formuler des « voeux » d'orientation, c'est-à-dire qu'on lui demande de trouver un compromis « raisonnable » entre ce que la société propose et ses aspirations propres. Il est comme l'acteur qui passe un « casting » : il doit se mettre dans l'état d'esprit de vouloir jouer le rôle dont le metteur en scène a besoin. Sinon, il n'aura pas de rôle du tout, mais on ne lui demande pas non plus de jouer un rôle qu'il déteste, et dans lequel il sera mauvais. L'élève intelligent comprend assez vite qu'il doit participer à la comédie de l'orientation et qu'il doit être bon à ce petit jeu, que cela le prépare en quelque sorte à sa future quête d'emploi où il devra faire croire combien sa « motivation » est grande !
(Réponse 2 :) D'un autre coté, l'homme n'est pas voué à jouer un personnage, car du moment qu'il se rend compte qu'on le pousse plus ou moins à se conduire de telle ou telle façon, il a le désir de résister et de le faire connaître. L'homme devrait pouvoir être libre de dire « non » si le personnage qu'on veut lui faire jouer ne correspond pas à ses aspirations profondes.
Exemple : Alexandra David- Néel a décidé de ne plus jouer le personnage de la cantatrice célèbre et adulée par son public, pour partir à pied dans l'Himalaya, à la rencontre de la nature et de peuples méconnus (...)
[...] L'homme est-il voué à jouer un personnage ? Nous cherchons tous la reconnaissance des autres, nous savons par expérience que nous devons être un peu comédien pour obtenir des autres ce que nous voulons. Seulement parfois nous nous prenons au jeu, et ne pouvons plus faire la différence entre l'être et le paraître . (Réponse 1 A première vue, l'homme est bien voué à jouer un personnage, ce qui ne signifie pas forcément qu'il n'est qu'un hypocrite et un esclave Être voué à signifie à la fois que l'on est comme conditionné à participer de gré ou de force à la société, mais aussi à vouloir incarner un rôle qui nous satisfait. [...]
[...] Le pire des hommes et celui qui se laisse réduire à un rôle odieux tout en étant fier de lui ! Cela dit, la reconnaissance des autres est malheureusement une condition pour la réussite de notre existence, et rien ne nous fait plus souffrir que de ne pas l'obtenir tout désir et désir de l'autre rappelle Hegel dans la dialectique du maître et de l'esclave. C'est la raison pour laquelle nous préférons trahir notre subjectivité montrant bien que nous acceptons de jouer n'importe quel personnage pour paraître intéressants aux autres, et que ceux qui rejettent les dimensions de la vie moderne font l'objet de sarcasmes ou d'indifférences. [...]
[...] Exemple : lorsque le poète Rainer Maria Rilke demanda à Feud de le prendre en thérapie, celui-ci décide de ne pas jouer son personnage de psychanalyse et lui conseilla de garder sa névrose car c'était sans doute grâce à elle qu'il était un des plus grands poètes de son temps. Freud a placé la valeur de l'art poétique au-dessus de sa propre notoriété, renonçant de son plein gré à l'avantage d'avoir un patient aussi intéressant . Les hommes ne sont pas voués à jouer des personnages, mais tellement tentés de le faire, que d'autres hommes doivent stimuler leur pensée pour qu'ils fassent preuve de subjectivité libre. Confronter mon personnage au regard critique des autres peut-il m'éviter de devenir ma propre caricature ? [...]
[...] il faut donc rappeler l'importance de la subjectivité libre : ce n'est pas parce que nous vivons dans une société composée de groupes qui nous influencent fortement, que nous ne pouvons pas prendre l'initiative de nos actes et renoncer à donner du sens à notre existence. Exemple : lors de son procès, Adolf Eichmann, haut fonctionnaire , a eu le souci de prouver son zèle. Plutôt timide, terrorisé par le mépris des autres depuis l'école maternelle, il s'est présenté comme un homme très renfermé sur lui-même, refusant de douter de ses chefs, de discuter les ordres, obnubilé par l'idée d'une tâche à accomplir scrupuleusement. Hannah Arendt a bien décrit ce personnage pour mieux nous inciter à penser et à faire preuve de subjectivité. [...]
[...] Jouer un personnage, c'est en somme faire preuve de beaucoup d'intelligence (on s'adapte pour éviter le conflit, on manipule, on séduit en vue d'obtenir un avantage), mais pas de pensée. Certes, pour que la machine tourne bien, il faut jouer un personnage, mais il faut régulièrement se poser la question de la valeur de ce que nous faisons et oser dire Stop, je ne joue plus! Exemple : Ainsi un homme politique est bien voué à jouer un personnage car il incarne un parti, un programme et il a de responsabilités. Mais dans certains cas, il doit savoir tomber le masque et défendre des valeurs humaines avec conviction. [...]
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