Hobbes et le Léviathan, 1651, nature humaine, état de nature, homme, état de société, État fort, philosophie moderne
La vie, longue, de Thomas Hobbes est consacrée à la réflexion et aux échanges avec les savants et les philosophes européens. Il est au service d'une famille puissante d'Angleterre, les Cavendish, et il voyage en Italie et en France au titre de précepteur. C'est un royaliste, il s'exile un peu avant la révolution de Cromwell pour revenir en Angleterre avec la restauration de Charles II qui succède à Charles I” décapité. La crainte, permanente, caractérise la personnalité de Hobbes : « La crainte et moi sommes frères jumeaux » ; elle serait due à la peur de sa mère au moment de sa naissance alors que les côtes anglaises sont menacées par « l'invincible Armada ».
[...] Une apologie de l'État fort. Le pouvoir du Léviathan est absolu ; le souverain se situe au-dessus des lois et du droit, car c'est lui qui fait les lois et qui établit le droit, qui définit le juste et l'injuste comme il définit les valeurs morales. Globalement, il n'a pas à respecter de lois naturelles, puisque l'état de nature n'a jamais existé et que le droit naturel relève de la pure hypothèse théorique. La toute- puissance du Léviathan est indispensable pour qu'il assure sa mission : perdurer pour maintenir un ordre stable qui garantisse la paix et la sécurité. [...]
[...] Le Léviathan. Dans le Livre de Job de la Bible le Léviathan est un monstre marin effrayant. Hobbes en reprend l'image et, sur le frontispice du livre, il est dessiné sous la forme d'un géant couronné, dont le corps est formé d'êtres humains conglomérés, et qui tient dans une main une crosse d'évêque et dans l'autre un glaive. La crosse et le glaive sont des symboles éloquents ; le Léviathan dispose de la totalité des pouvoirs, aussi bien spirituels que temporels. [...]
[...] Le salut des hommes passe par un État absolu qui ne peut se tromper parce que sa rationalité d'une totale objectivité se met au service de l'intérêt général et des intérêts particuliers qui, s'ils sont bien compris, rejoignent l'intérêt général. Cette théorie annonce l'apologie de l'État prussien de Hegel, et celle de l'État socialiste de Marx. Des valeurs modernes. Le souverain qui incarne l'État Léviathan n'exerce pas le pouvoir pour satisfaire le moindre désir personnel ; son autorité est limitée de fait par son devoir de défendre l'ordre et, par là, la sécurité à laquelle tous les individus ont droit, le droit de résister s'exerce en cas de trahison de cette mission. [...]
[...] Par nature, l'homme n'est pas sociable. N'ayant pas d'instinct social, à l'inverse des fourmis ou des abeilles, les hommes qui construisent une organisation politique édifient une institution artificielle. La nature humaine est foncièrement égoïste, la finalité de la société vise la satisfaction des désirs et besoins individuels. Tout individu est animé par un dynamisme enraciné dans un instinct d'affirmation de soi, désigné par le terme latin conatus en anglais endeavour : la passion, l'intérêt personnel, le sentiment d'insatisfaction poussent l'individu à désirer toujours davantage parce qu'il craint de perdre ce qu'il possède. [...]
[...] La crainte, permanente, caractérise la personnalité de Hobbes : La crainte et moi sommes frères jumeaux ; elle serait due à la peur de sa mère au moment de sa naissance alors que les côtes anglaises sont menacées par l'invincible Armada Inquiet, Hobbes veut proposer une société qui garantit la paix et la sécurité pour tous les individus. Il écrit l'essentiel de son oeuvre, dominée par le Léviathan, entre 50 et 70 ans. La nature humaine Les comportements humains relèvent pour une grande part d'un mécanisme matérialiste dans lequel interagissent les mouvements issus du corps de l'individu et ceux en provenance de l'extérieur. Hobbes refuse la conception grecque de l'homme en tant qu'animal politique doté de raison. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture