Le concours tragique peut être considéré comme une entreprise publique. En effet, la cité au même titre qu'elle affrète des bateaux de la flotte nationale, rémunère les acteurs des pièces.
De surcroit, la cité charge un Athénien, de préférence riche, de choisir et de financer le choeur.
Enfin, la cité choisit parmi l'ensemble des citoyens, les membres qui désigneront le vainqueur du concours, soit en quelque sort le « jury » (...)
[...] En effet, en accueillant le vieil Œdipe, Thésée et le chœur semblent devancer le jugement divin, celui des dieux, en accordant un repos éternel à Œdipe. Dans la mesure où nous ne trouvons le jugement humain que dans la dernière pièce de Sophocle, cela nous laisse à penser qu'il s'agirait d'une évolution de la pensée du dramaturge, et ce, vers une pensée plus confiante en l'homme. Conclusion : La réflexion politique portée par Sophocle témoigne d'un changement profond dans les mentalités. Les citoyens voient alors représenter devant eux l'univers primitif contre lequel ils sont en train de construire leur propre démocratie. [...]
[...] D'ailleurs, la place attribuée au chœur est symbolique. En effet, il se trouve placé près de l'autel de Dionysos, dieu qui est consacré au concours tragique. Le chœur est là pour nous rappeler sans cesse le sens religieux que détient cette pièce. De plus, le chœur permet l'exaltation du sentiment nationaliste. En effet, le chœur va par exemple glorifier la cité athénienne. On peut voir l'évocation de l'olivier, attributs offert par Athéna et Poséidon lors de sa fondation La collectivité au cœur du spectacle. [...]
[...] Les tragédies reflète un temps où s'impose, domine le droit non écrit, celui garanti par le divin : les dieux. Chez Sophocle, les lois non écrites sont les lois des dieux. Pourtant l'homme politique ne fait nullement référence aux lois des dieux. Il se contraint à les rendre humaines, des résultantes de la vie en société et par lesquelles, un citoyen prend conscience de ses propres responsabilités vis à vis de la morale. La confiance en l'être humain n'est pas présente dans le tragédie de Sophocle. [...]
[...] Or on peut constater que les héros tragiques mis en scènes dans les tragédies appartiennent à cet univers que la cité a pourtant rejeté. Quand le pouvoir est concentré par une personne, les risques de débordements sont relativement importants. Par exemple, Creon et Œdipe incarnent parfaitement l'idée de ces tyrans qui sont prêt à tout pour défendre leur autorité au non du bon fonctionnement de la cité. Cependant cette autorité comporte des limites notamment vis à vis de la religion. [...]
[...] Œdipe Roi de Sophocle Dans quelles mesures la tragédie a-t-elle une fonction politique ? L'essence même de la tragédie consiste à être liée à la politique, cette gestion des affaires de la polis signifiant cité en grec. Afin de répondre à notre problématique dans quelles mesures la tragédie a-t-elle une fonction politique ? nous prendrons comme texte de référence Œdipe Roi de Sophocle. Le rôle de la tragédie dans la vie de la cité La cité comme organisatrice des concours tragiques. [...]
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