Fiche notion de Philosophie : l'Art

Résumé du document

- Activité désintéressée : Lévi Strauss analyse l'art en faisant de lui l'un des critères de ruptures entre le monde animal et le monde humain parce que seul l'homme est capable d'activité désintéressée. L'art est une fin en soi, il n'est pas utile.

- L'art est la création d'image et ces images peuvent avoir un caractère dangereux : idée de dédoublement. L'image renvoi au concept grec de mimésis = imitation, représentation. Les grecs utilisaient le même mot pour désigner les couleurs du peintre et les philtres du sorcier : Pharmakôn. Platon : image = perturbation de l'âme, « C'est pour s'être attaché à ce fameux état de la nature, que la peinture en trompe l'oeil n'est pas loin d'être une sorcellerie ». L'artiste paralyse la pensée alors que la philosophie par la maïeutique nous aide à penser.
Image est l'anagramme de magie. Elle est caractérisée par la duplicité. C'est l'expérience d'une imposture parce qu'elle se substitue à l'objet au point de finir par être plus réelle que l'objet lui même. C'est à la fois la ressemblance et la dissemblance, la duplication et l'écart. Tableau la Trahison des images de Magritte.
L'image peut être définie comme substitut de l'objet, comme altération ou prolongement de l'objet. (...)

Extraits

[...] C'est l'expérience d'une imposture parce qu'elle se substitue à l'objet au point de finir par être plus réelle que l'objet lui même. C'est à la fois la ressemblance et la dissemblance, la duplication et l'écart. Tableau la Trahison des images de Magritte. L'image peut être définie comme substitut de l'objet, comme altération ou prolongement de l'objet. L'art n'est pas seulement la représentation d'une belle chose mais la belle représentation d'une chose (Kant) : l'art a pour fonction de sublimer la réalité et on ne peut le réduire à la mimesis. [...]

[...] Le sens de l'œuvre ne dépend que de sa réception. Le propre d'une grande œuvre c'est qu'elle échappe à son créateur, qu'elle est étrangère à lui. Le propre du génie, c'est de se dessaisir de son œuvre (Dieu-judéo-chrétien- à donner la liberté, son œuvre n'a plus un destin mais un avenir alors que l'homme ancien était prisonnier d'un destin qu'il n'avait pas choisit = fatum). L'artiste est guidé par une faculté mystique et se désigne comme un élu. (Victor Hugo = rêveur sacré). [...]

[...] C'est à nous de la faire parler. Il faut recouvrir l'éclat de l'image par le langage critique Par conséquent seul, l'hermétique (interprétation) permettrait d'échapper au pouvoir maléfique de l'image. C'est à partir de son interprétation que l'œuvre d'art parle aux hommes Sous peine de demeurer hors intelligibilité, l'œuvre d'art doit être sans cesse parlée et reparlée et c'est seulement à cette condition qu'elle peut être acceptée par la philosophie. Levinas : l'art est tellement beau qu'il produit un sentiment de jouissance et de satisfaction tel qu'il détourne notre regard de la misère humaine. [...]

[...] L'art est une capacité d'ouverture au phénomène, l'œuvre est une fenêtre ouverte sur le monde. P. Klee : L'art n'imite pas le visible mais le rend visible L'art dévoile l'invisible. L'artiste est capable de révéler la beauté intrinsèque des choses. Levinas distingue le dit et le dire : le dit c'est quand le signifié est prisonnier du signifiant (signifié = sens et signifiant c'est l'élément matériel). L'œuvre d'art est de l'ordre du dire (le signifié transcende le signifiant). Elle peut faire l'objet d'une interprétation infinie. Il faut distinguer artiste d'artisan. [...]

[...] L'art traduit une lutte entre l'homme et le temps. La vocation de l'artiste est de cristalliser l'instant et de s'attacher à ce qui risque à tout moment de disparaître (peintres hollandais = le reflet fugitif). Sergiu Celibidache (compositeur roumain) : L'art est expérience de l'éternité et en particulier la musique puisqu'elle est détachée. La musique est un art sans image et elle caractérisée par une certaine fugacité. La musique est l'image mobile de l'éternité immobile = rencontre entre deux temporalités. [...]