Bien que l'idée d'eugénisme soit déjà présente dans la République de Platon, elle ne
prit de l'importance que dans la seconde moitié du XIXe siècle. À la base de ce
concept, on trouve deux postulats philosophiques : la croyance en la possibilité de
perfectionner l'espèce humaine et la foi en la science, en tant que forme de savoir
fiable et utile, capable d'assurer ce perfectionnement. Les théories sociologiques du
XIXe siècle, groupées sous l'appellation de darwinisme social, sont à l'origine de
l'eugénisme du XXe siècle.
[...] L'eugénisme du XXe siècle, au contraire, prétend améliorer la société par une planification soigneuse de la reproduction. En 1900, avec le développement de la génétique, l'eugénisme prit la forme d'un mouvement institutionnalisé. Historiquement, ce mouvement connut deux aspects : l'eugénisme positif, qui s'intéressait surtout aux moyens de favoriser la reproduction d'individus aptes et l'eugénisme négatif, qui prônait la limitation de la reproduction d'individus inaptes De nombreuses organisations virent le jour un peu partout dans le monde, mais l'eugénisme se développa particulièrement en Grande-Bretagne, aux États-Unis et en Allemagne entre 1910 et 1940. [...]
[...] C'est dans le monde anglo-saxon, où la tradition démocratique le mettait à l'abri de tout excès, que l'eugénisme a continué de se développer. - Histoire Bien que l'idée d'eugénisme soit déjà présente dans la République de Platon, elle ne prit de l'importance que dans la seconde moitié du XIXe siècle. À la base de ce concept, on trouve deux postulats philosophiques : la croyance en la possibilité de perfectionner l'espèce humaine et la foi en la science, en tant que forme de savoir fiable et utile, capable d'assurer ce perfectionnement. [...]
[...] L'eugénisme fut poussé à l'extrême par le nazisme. Il fut le prétexte à une tentative d'extermination de populations jugées inférieures, au nom d'une théorie, déjà défendue par Gobineau, fondée sur la supériorité de l'hypothétique race aryenne par rapport aux autres ethnies et groupes sociaux. - Enjeux actuels Aujourd'hui, les applications de l'eugénisme à grande échelle dans le but d'améliorer l'espèce humaine, qui contredisent les connaissances scientifiques les plus récentes en matière de génétique, ont perdu tout crédit. On peut toutefois considérer que divers facteurs favorisent actuellement le développement d'un nouvel eugénisme, notamment les progrès récents en génétique et un certain retour aux sources du libéralisme. [...]
[...] Les progrès de la génétique ont permis de relativiser, en en montrant la complexité, la plupart des phénomènes de transmission héréditaire; ils ont aussi permis de démythifier le concept de race; mais ils ont du même coup, paradoxalement, créé de nouvelles conditions favorables à l'eugénisme. Les fous voulant créer une race pure ou saine par la stérilisation des indésirables ne sont plus à craindre. On ne les prendrait plus au sérieux. On peut donc considérer d'un bon oeil les manipulations ponctuelles de gènes et d'embryons: elles apparaissent comme de simples mesures préventives. [...]
[...] Le cas de la stérilisation chirurgicale des handicapés mentaux est particulièrement délicat, mais la tendance est d'inviter les médecins à modérer leurs interventions. La thérapie génique germinale est illégale : il est interdit de chercher à modifier le matériel génétique d'un embryon ou des gamètes d'un adulte, la modification étant a priori transmissible à la descendance. Chacun des éléments précédents pourrait être source, un jour, d'une dérive eugénique s'il se produisait un changement de la législation. Bibliographie Histoire de l'eugénisme en France, A. Carol, Seuil La société pure, de Darwin à Hitler, A. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture