Cours de philosophie sur L'Etat, le pouvoir, la société et le droit
[...] L'Etat n'exercerait dans ce cas aucun pouvoir ! Ce qui est tout le contraire de ce qu'on pense d'ordinaire et aussi contraire à ce qu'on vient d'établir ! Donc, puisqu'il apparaît que l'Etat peut parfaitement obtenir de nous ce que les lois exigent sans pour autant avoir à user de ses pouvoirs, on peut soutenir que l'Etat peut ne pas exercer de pouvoir et obtenir qu'on lui obéisse tout de même ! Donc qu'il n'a pas toujours besoin de pouvoir ! [...]
[...] Mais, ce qui est ici important, c'est que le caractère institutionnel de l'Etat s'accompagne presque toujours d'une législation et donc d'une légalisation de l'Etat. Pourquoi ? Parce que la loi est précisément le moyen par lequel l'Etat s'institutionnalise, se donne une structure, une organisation, ainsi qu'un régime (sous la forme d'une constitution, c'est-à-dire de lois dites fondamentales). Sans quelques lois, décrets, décisions définitives du pouvoir, il n'y a pas d'Etat. Or, c'est par la loi que l'Etat crée des institutions, les organise et les fait agir de telle sorte qu'elles soient l'expression même de son pouvoir sur l'ensemble des individus. [...]
[...] C'est ce qu'on appelle le droit de résistance. C'est le droit de se révolter contre la force publique, y compris par la force, dès lors que l'Etat ne respecte plus les termes du contrat social. On pourrait dire que dans ces conditions, l'Etat est essentiellement au service des droits individuels et qu'il néglige le bien public. En fait, il n'en est rien selon Locke : pourvu que l'Etat veille au respect des droits des individus, le libre jeu des forces sociales encadrées par la loi qui garantit le respect des droits de chacun doit faire le reste, c'est-à-dire assurer la prospérité générale. [...]
[...] Cette forme de pouvoir n'existe que là où il existe une hiérarchie spontanée et forte entre les individus. L'autorité est un phénomène plutôt étrange parce qu'elle "fait autorité", s'impose, soumet sans aucune médiation : celle de la menace ou même parfois celle de la parole. Cette forme de pouvoir est sans aucun doute la plus puissante de toutes les formes de pouvoirs, puisqu'elle soumet totalement la volonté de ceux qui la reconnaissent de telle sorte qu'ils veulent intimement ce qu'elle veut. [...]
[...] En quoi consiste la solution au paradoxe ? Elle est contenue dans l'état même auquel les hommes aspirent : comment pourraient-ils tous être libres de faire ce qui leur plaît si par ailleurs tous ne cherchent qu'à imposer aux autres leurs propres désirs et à ne poursuivre que les fins que posent leurs passions ? Comment peuvent-ils seulement tenir dans une telle situation qui n'est rien d'autre que l'Etat de guerre de tous contre tous ? C'est impossible et c'est bien pourquoi les individus ne peuvent que vouloir en sortir. [...]
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