Qu'est-ce qu'inventer ?

Thèmes abordés

Qu'est-ce qu'inventer, invention, réalité, imagination, nouveauté

Résumé du document

Inventer / créer / fabriquer.
Inventer : trouver, découvrir. Mais quoi ?
Qq chose qui n'était pas là ? Qq chose qui était là et qu'on met à jour ? L'esclave du Ménon et la duplication du carré. Il invente puisqu'on lui apprend pas, ça vient de lui. Mais il s'agit d'une vérité géométrique déjà là.
Comment s'y prend-on pour découvrir ? L'idée d'une méthode qui permet d'inventer ie de trouver : l' « ars inveniendi »
On peut aussi comprendre inventer comme le fait de faire venir qq chose. Là où il n'y avait rien. Nouveauté. La production de qq chose.
Mais l'inventeur peut ne pas fabriquer. Et celui qui fabrique a pu ne pas inventer. Inventer : seulement avoir une (des) idée(s) ? Fertilité, fécondité. Le rapport pensée / réalisation. Quelque chose va passer dans la réalité. L'invention qui produit des effets (La fée électricité de Dufy). C'est qu'on en avait besoin, ou que ça rend la vie plus commode. L'invention se mesure alors à ses effets. Ce qui rend l'invention consistante : que ça tienne. Le contraire du costume blanc (dont le tissu devait être inusable et intachable)qui se défait à la pluie. Alexander Mackendrick (1951). L'invention stimulée par le besoin. Poros et Pénia. Ingéniosité et pénurie.

Extraits

[...] Mais voyager ça n'est pas encore inventer. Pas seulement découvrir (C. Colomb), mais faire être. Qq chose qui n'était pas là. Innovation. Mais n'est-on pas condamné à de la routine, du déjà vu. Ex : l'histoire qui se répète. La grande comme la petite. Nihil novi sub sole. D'où : passage à l'acte ? La réalisation. Le pouvoir de l'imagination. Combiner, composer, arranger. Si j'invente une sirène, elle est inventée fictivement mais pas réellement. Elle surgit sur le tableau : invention. [...]

[...] Et non caprice, arbitraire Le caprice : osciller entre deux partis tout faits. On n'invente rien. Ni création ni liberté ni nouveauté. Notre vie intérieure. Chaque action n'aurait pu être prévue encore que ses antécédents l'expliquent une fois accomplie. Le portrait peut s'expliquer, mais n'est jamais prévisible. Ce qui déjoue les attentes, les prédictions. Ce que l'artiste lui-même ne prévoit pas. Inventer être surpris. NB. L'artiste invente, il ne produit pas qq chose qui s'explique mécaniquement par ses conditions empiriques. [...]

[...] Les souffrances de l'inventeur. David Séchard des Illusions perdues : l'imprimerie, le papier, les journaux. Autres besoins. l'I Pad. Autre lecture. La médiation, les étapes, les échecs. L'ingéniosité. Ulysse et la ruse. L'invention et le besoin. Bergson, Les deux sources p Mécanique et mystique. Tension : est-ce l'esprit d'invention qui stimule de nouveaux besoins et désirs ? Ou est-ce le besoin artificiel qui oriente l'esprit d'invention ? on ne voit pas de raison pour que l'humanité abandonne la voie de l'invention mécanique, une fois qu'elle y est entrée. [...]

[...] Tout est écrit et n'a qu'à se déployer. Finalisme. Mais s'il n'y a rien d'imprévu, point d'invention ni de création dans l'univers, le temps devient encore inutile. L'une et l'autre doctrine répugnent à voir dans le cours des choses, ou même simplement dans le développement de la vie, une imprévisible création de forme. Le mécanisme n'envisage de la réalité que l'aspect similitude ou la répétition. Il est donc dominé par cette loi qu'il n'y a dans la nature que du même reproduisant du même. [...]

[...] La fameuse méthode [ . ] qui consiste à ne pas séparer l'homme de l'œuvre, à considérer qu'il n'est pas indifférent pour juger de l'auteur d'un livre, si ce livre n'est pas traité de géométrie pure», d'avoir d'abord répondu aux questions qui paraissent les plus étrangères à son œuvre, à s'entourer de tous les renseignements possibles sur un écrivain, [ . ] cette méthode méconnaît ce qu'une fréquentation un peu fréquente avec nous-mêmes nous apprend: qu'un livre est le produit d'un autre moi que celui que nous manifestons dans nos habitudes, dans la société, dans nos vices. [...]