Philosophie mal
Dissertation philosophique entièrement rédigée sur le thème du mal
[...] ] J'étais heureuse d'être un piège. L'image du piège a un lien avec l'enfer : c'est un lieu qui désigne aussi un enfermement maléfique ou mortifère pour la proie. Pourtant, sa version des faits concernant la ruine des Numance est contestée par la narratrice antagoniste, selon laquelle c'est Firmin qui a organisé cette ruine : le caractère infernal de Thérèse tient peut-être à cet enfermement dans le mensonge, un enfermement qui est le revers d'un piège qu'elle a voulu être. [...]
[...] L'enfer sur terre repose sur la situation de l'homme sans cesse observé et jugé. Dans la République, dès l'Antiquité, Platon se demandait ce qu'il adviendrait de la morale d'un homme, Gygès, qui posséderait un anneau capable de rendre invisible : sa conduite serait plus libre et immorale. C'est un point de vue cynique qu'exprime aussi Thérèse dans Les Ames fortes, au moment de son catéchisme infernal : J'avais les joues taillées en coupe-vent. Les péchés qu'on ne commet pas sont affreux ; ceux qu'ont commet : zéro, poussière. [...]
[...] Qu'est-ce que l'enfer ? Introduction Dans l'Antiquité, l'enfer était le lieu où arrivaient les morts pour être jugés, sans distinction morale : l'enfer désignait en effet le lieu général (composé de quatre régions) et non simplement la région où arrivent les méchants après leur mort. C'est avec les représentations chrétiennes que l'enfer se met à désigner le lieu infernal où se retrouvent ceux qui ont péché, pour subir des châtiments éternels. L'enfer appartient ainsi d'abord à des représentations, il est le produit d'un discours religieux qui tend à dissuader l'homme de commettre le mal en lui mettant sous les yeux la menace d'une punition à venir. [...]
[...] Cette impression le fascinait à un point qu'il ne pouvait presque pas se défendre. Cette situation infernale consiste ainsi en un retournement où l'ancien méchant devient victime, et ce par la puissance d'une volonté vengeresse. On gardera enfin en tête l'idée que l'enfer, espace du surnaturel et de la vengeance, est lié à une puissance à la fois divine et divinatoire. En effet, dans Macbeth, à la scène 5 de l'acte III, Hécate est là pour rappeler le lien qui lie l'enfer à la divinité. [...]
[...] Tout homme naît ainsi vicié, avec une volonté plus faible que la tentation du diable. Dans les théories catholiques anciennes, le manichéisme était ainsi le postulat d'un double principe présidant à la configuration du monde : l'un bon, l'autre mauvais. Rousseau, à travers le vicaire, refuse ce postulat d'une nature viciée, dans la mesure où elle constitue un déterminisme. Le vicaire maintient un dualisme, mais qui est un dualisme philosophique, et non religieux : c'est celui d'une opposition entre les passions que nous développons en société et d'une raison qui nous différencie des bêtes. [...]
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